Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu successivement, ce lundi 9 juin 2025 au palais de Carthage, trois membres du gouvernement : la cheffe du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzri, la ministre des Finances Michket Slama Khaldi et le ministre des Affaires sociales Issam Lahmar.
Au cœur des discussions : le fonctionnement des institutions publiques, la préparation de la loi de finances 2026 et la situation des caisses sociales.
Institutions publiques : les lois ne suffisent pas sans sens du devoir
En recevant Sarra Zaafrani Zenzri, cheffe du gouvernement, Kaïs Saïed a évoqué le suivi du fonctionnement de plusieurs institutions et entreprises publiques ainsi que de projets de textes législatifs en cours d’élaboration.
Le président a réitéré un message central : « Les textes ne suffisent pas si ceux qui sont chargés de les exécuter manquent de responsabilité ou ne font pas preuve de dévouement envers les citoyens. » Il a également souligné que le suivi des services publics ne devait pas relever uniquement de la présidence mais incomber aux autorités concernées à tous les niveaux — national, régional et local.
Kais Saied a rappelé : « servir les citoyens est un devoir sacré », et le respect des lois dépend autant de leur contenu que de la volonté réelle de les faire appliquer dans l’intérêt général.
Loi de finances 2026 : priorité à la volonté populaire et à l’emploi
Dans son entretien avec Michket Slama Khaldi, ministre des Finances, le chef de l’État a appelé à inscrire la prochaine loi de finances dans le cadre d’un plan de développement « émanant de la volonté du peuple ».
Il a insisté sur la révision nécessaire de plusieurs lois fiscales afin de permettre la relance de l’emploi, notamment en rouvrant les portes du recrutement pour les chômeurs de longue durée.
Kaïs Saïed a également donné des instructions pour bien préparer le retour des Tunisiens de l’étranger cet été, en veillant à la qualité des services, à la simplification des procédures et à la transparence des prestations.
Abordant le fonctionnement des structures relevant du ministère des Finances, le président a rappelé que « la Tunisie a honoré tous ses engagements financiers internationaux », tout en dénonçant l’inefficacité de certains emprunts contractés dans le passé, dont les bénéfices n’ont jamais atteint la population.
Kais Saied a estimé que ces dettes devraient être annulées, soulignant que « nous en payons encore les intérêts alors que le peuple n’en a pas profité ».
Dialogue social et réformes des caisses sociales
Kaïs Saïed a enfin reçu Issam Lahmar, ministre des Affaires sociales, à la veille de son déplacement à Genève pour participer aux réunions de l’Organisation internationale du Travail (OIT).
Il a rappelé que cette organisation, née du traité de Versailles, s’est construite comme un forum de dialogue social. Il a cité sa constitution, qui affirme que « la paix universelle ne peut être établie que sur la base de la justice sociale », principe qu’il a élargi au contexte international actuel.
Le président a insisté sur la nécessité d’une réforme en profondeur des caisses sociales tunisiennes, aujourd’hui fragilisées. Il souhaite que la « révolution législative » dans le domaine du travail soit guidée par l’équité, et qu’elle réponde aux attentes des citoyens dans les secteurs public et privé.
Ainsi, à travers ces rencontres, Kaïs Saïed poursuit sa ligne directrice : remettre l’action publique au service du peuple, restaurer la responsabilité au cœur des institutions, et engager des réformes structurelles basées sur la justice sociale.
En filigrane, le message reste clair : l’État ne peut plus se contenter de lois, il doit agir avec efficacité et éthique.
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