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Kaïs Saïed relance le dossier des terres agricoles pour renforcer la souveraineté foncière et soutenir les jeunes

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À l’occasion du 61e anniversaire de la promulgation de la loi n°5 du 12 mai 1964 relative à la propriété des terres agricoles, le président de la République Kaïs Saïed a reçu, lundi 12 mai 2025 au Palais de Carthage, Ezzeddine Ben Cheikh, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

Cette rencontre a été l’occasion pour le chef de l’État de rappeler la portée symbolique et stratégique de cette législation dans l’histoire foncière de la Tunisie.

Une loi fondatrice au cœur de la souveraineté nationale

Le président a souligné la valeur hautement symbolique de la loi de 1964, qui interdit la propriété des terres agricoles tunisiennes à toute personne ne disposant pas de la nationalité tunisienne. Une disposition qui, selon lui, participe directement à la préservation de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles, tout en mettant en lumière les enjeux de gestion et de transparence foncière dans le pays.

Un état des lieux et un appel à l’action

Kaïs Saïed a retracé plusieurs étapes marquantes de l’histoire de la redistribution des terres agricoles, tout en dénonçant les détournements et exploitations illégitimes qui ont entaché leur gestion. Il a évoqué les projets abandonnés de recensement intégral des terres publiques, rappelant que ces ressources ont parfois été accaparées sans justification légale.

Dans ce sens, le président a donné des instructions claires au ministère de l’Agriculture et au ministère des Domaines de l’État et des Affaires foncières pour relancer ce travail d’envergure. Objectif : réaliser un audit complet des terres agricoles, y compris celles appartenant au domaine privé de l’État, afin de sécuriser leur statut juridique et de les orienter vers un usage légitime.

Des terres pour les jeunes et les sociétés citoyennes

Le chef de l’État a particulièrement insisté sur la nécessité de faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs agricoles à ces terres. Il a appelé à simplifier les procédures de concession au profit de porteurs de projets engagés dans les sociétés citoyennes, un dispositif juridique soutenu par la présidence et censé favoriser un développement plus équitable et participatif.

Selon lui, de nombreuses terres restent inexploitées ou utilisées de manière informelle, alors qu’elles pourraient constituer un levier essentiel pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et positionner la Tunisie sur des marchés agricoles internationaux porteurs. « Il est temps que notre jeunesse prenne en main ces terres, innove et produise des richesses durables pour toute la nation », a-t-il affirmé.

Une vision fondée sur la justice foncière et la souveraineté économique

Au-delà de la seule symbolique du 12 mai, Kaïs Saïed a réitéré son ambition de repenser l’usage des terres publiques dans une logique de justice sociale, de développement durable et de souveraineté économique. La régularisation du foncier agricole, combinée à une stratégie active de soutien aux jeunes, apparaît ainsi comme l’un des piliers de son programme présidentiel.

Alors que de nombreuses régions du pays font face à un chômage rural endémique, la mise à disposition de terres viabilisées et encadrées pourrait devenir un outil structurant pour la relance de l’économie agricole tunisienne, notamment dans les filières de l’oléiculture, des cultures maraîchères, ou encore de l’exportation vers les marchés africains et européens.

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