Kaïs Saïed rend hommage à Farhat Hached et appelle à une révolution législative pour la justice sociale

Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé ce jeudi 5 décembre 2024 la cérémonie commémorative marquant le 72e anniversaire de l’assassinat de Farhat Hached, le leader syndical tunisien et figure emblématique du mouvement ouvrier.

Cet hommage, qui s’est déroulé à l’occasion de l’événement annuel dédié à la mémoire de ce héros national, a été l’occasion pour le président de rappeler l’importance de la lutte de Hached pour les droits des travailleurs et de mettre en lumière la nécessité de réformes législatives et sociales profondes pour la Tunisie.

Une vision de réforme pour un avenir plus juste

Dans son discours, Kaïs Saïed a salué la mémoire de Farhat Hached, qu’il a qualifié d’« père du mouvement syndical en Tunisie ». Il a souligné la longue lutte du leader syndical pour l’indépendance et les droits des travailleurs, et a réaffirmé son engagement à faire avancer les causes de la justice sociale et de la dignité des travailleurs. Il a notamment évoqué la nécessité d’une « révolution législative » pour abolir les lois anciennes qui ont, selon lui, favorisé la corruption et l’injustice dans le pays.

Le président a insisté sur la nécessité de « mettre fin au travail précaire » et de garantir aux Tunisiens des conditions de travail décentes, un point qu’il considère comme essentiel pour construire une société plus équitable. Saïed a également évoqué l’importance de répondre aux attentes sociales des citoyens, en particulier en ce qui concerne l’accès aux services de santé, à l’éducation, aux transports, et à la couverture sociale.

Un appel à la mobilisation pour l’avenir de la Tunisie

Le président Saïed a appelé à un travail collectif pour réaliser les aspirations du peuple tunisien, en insistant sur les valeurs de justice sociale, d’égalité des chances et de respect des droits fondamentaux. Il a souligné que la lutte contre le corruption et la mise en place de réformes durables étaient essentielles pour restaurer la confiance du peuple dans les institutions de l’État.

Kaïs Saïed a également rencontré le Chef du Gouvernement, Kamel Medouri, pour discuter des étapes futures dans ce processus de « purification nationale » et a mis l’accent sur la nécessité de continuer la lutte contre les pratiques corrompues et de mettre en œuvre des solutions « radicales » qui coupent définitivement avec les dérives du passé.

L’importance du rôle de l’UGTT et des acteurs sociaux

Lors de cette rencontre, Kaïs Saïed a échangé avec les membres de la famille Hached, dont le fils de Farhat Hached, Noureddine Hached, et avec le secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Tabboubi. Le président a salué l’engagement de l’UGTT dans la défense des droits des travailleurs, tout en appelant à un renforcement de la coopération entre les institutions publiques et les organisations syndicales pour garantir la réalisation des objectifs sociaux du pays.

Un héritage vivant et un engagement pour l’avenir

L’assassinat de Farhat Hached, le 5 décembre 1952, par des agents coloniaux français, reste un événement tragique et symbolique dans l’histoire de la Tunisie. Hached est considéré comme l’un des principaux architectes de l’indépendance de la Tunisie et un leader du mouvement syndical. Son héritage vit à travers les luttes sociales et les réformes qu’il a inspirées, et continue de guider la vision politique de la Tunisie contemporaine.

Avec cette cérémonie, Kaïs Saïed n’a pas seulement rendu hommage à une figure historique, mais a également réaffirmé son engagement envers les travailleurs et son projet de modernisation de la société tunisienne, en accordant une attention particulière à la justice sociale et à l’éradication de la corruption.