Economie

Khemaies Jhinaoui évoque les financements que Tunis a ratés et le danger immédiat

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L’ancien ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui a éclairé nos lanternes sur les relations compliquées entre la Tunisie et ses partenaires. L’ancien patron de la diplomatie tunisienne a déclaré que la Tunisie “discute constamment avec eux [l’Union européenne et les autres soutiens de la Tunisie]. Nous devons leur exposer nos difficultés et nos décisions. Présentement ils sont d’avis que la situation n’est pas claire», a-t-il ajouté…

Il a déclaré ce jeudi 10 mars 2022 sur une radio privée que le dialogue avec les pays partenaires est nécessaire, il a même une incidence sur les pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres bailleurs de fonds. «La Tunisie doit mieux expliquer les causes profondes des mesures exceptionnelles et marteler son attachement à la démocratie. Le silence du gouvernement ne fait que compliquer davantage les choses», a déclaré l’ancien chef de la diplomatie…

Il a souligné la baisse des visites des délégations étrangères en Tunisie et celles des délégations tunisiennes à l’étranger. D’après lui «la rupture de certains canaux de communication affectera surtout les pourparlers avec le FMI. C’est un organisme politique et pas technique. L’acteur qui a le plus de poids dans cette structure ce sont les Etats Unis d’Amérique, puis viennent les Européens. Il y a certes une dimension technique axée sur la capacité à entreprendre des réformes économiques structurelles, mais il y a aussi des exigences au niveau politique. D’après moi il y a un tassement des aides octroyées par l’Union européenne. Certains projets scellés avec les USA sont gelés», a dit Jhinaoui.

Il s’est arrêté sur les mauvais signaux sur le front de l’aide financière accordée à la Tunisie. Il a affirmé que l’Union européenne n’a avancé aucun élément sur le maintien de son soutien. Il l’a illustré par le programme «Millenium Account», qui aurait dû être paraphé depuis un moment. Il a indiqué qu’il est accompagné d’un paquet de 500 millions de dollars. “Il était d’usage de toucher 300 millions d’euros au titre de l’appui budgétaire annuel octroyé par l’Union Européenne depuis 2016»…

Enfin il a pointé le maigre budget du département des Affaires étrangères. «C’est moins de 1% du budget de l’Etat. Cela ne permet pas de mettre en place une politique diplomatique efficace. Le gouvernement actuel et ceux qui l’ont précédé le savent pertinemment. Aucun correctif n’a été apporté sur cette affaire», a déploré l’ancien ministre.

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