Economie

L’« appui » officiel aux PME tourne à la dérision

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Le ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie vient d’annoncer au début de cette semaine qu’il a donné son accord à 9 dossiers de petites et moyennes entreprises (PME), demandant à bénéficier de l’avantage de prise en charge par l’Etat, de la différence entre le taux d’intérêt des crédits d’investissement et le taux moyen du marché monétaire.

Cette prise en charge par l’Etat est égale à trois pour cent. Elle permet de réduire relativement, le taux d’intérêt des crédits octroyés par les banques et les établissements financiers aux des petites et moyennes entreprises (PME).

Notons que les 9 dossiers approuvés font partie de 12 dossiers présentés qui concernent 5 entreprises en cours de création et 7 portant sur des projets d’extension.

L’impact de l’opération est dérisoire puisque, globalement, près de 138 dossiers, totalisant des crédits de seulement 113 millions de dinars (MD), ont été reçu par le ministère de l’Industrie qui indique, entre autres, que quelque 77 entreprises qui emploient 4274 ouvriers, ont déjà eu l’accord pour bénéficier de cet avantage.

Le porte-parole de l’association nationale des PME, Abderrazek Houas, a déclaré, récemment, que les PME subissent de très grandes difficultés.

Il a rappelé que, depuis 2011, l’économie du pays a été dévorée par des lobbys qui ont favorisé le marché parallèle et informel, qui a atteint plus de 52% du marché national. Cette destruction a été initiée avec le chaos qui sévit dans le pays, et les importations anarchiques, notamment de Chine et de Turquie. Il a ajouté que cette crise a été aggravée par la pandémie du covid, qui a donné le coup de grâce au secteur des PME, avec la faillite de pas moins de 131 mille entreprises, et l’emprisonnement de nombreux chefs d’entreprises pour des affaires de chèques sans provision.

Houas a ajouté que le gouvernement fait la sourde oreille à leurs difficultés et leurs demandes, et ne répond, même, pas à leur courrier. Il a déploré cette passivité, d’autant plus que l’association a adressé au gouvernement des courriers comportant leurs problèmes, mais aussi, les solutions à ces problèmes.

Il a appelé, entre autres, à remplacer les peines de prison dans les affaires des chèques sans provision, par des peines alternatives.

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek