Economie

La Banque mondiale plaide pour des réformes foncières globales à la région MENA

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Paru hier mercredi 18 janvier 2023, un nouveau rapport de la Banque Mondiale intitulé « La terre en question : une meilleure gouvernance foncière et une meilleure gestion de la pénurie de terres peuvent-elles éviter la crise qui s’annonce dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ? », montre comment la détérioration continue des terres dans une région qui compte 84 % de déserts aggrave les problèmes de manque d’eau qui menacent la sécurité alimentaire et le développement économique.

Selon le rapport, les défaillances de gouvernance exacerbent l’ampleur de la crise foncière dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ce qui nécessite de profondes réformes pour améliorer l’accès aux terres et leur utilisation, dans un contexte de tensions accrues liées au changement climatique et à la croissance démographique.

« Le moment est venu d’examiner l’impact des questions foncières qui pèsent lourd dans de nombreuses décisions de politique publique, mais ne sont pas toujours explicitement reconnues, a déclaré Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. La terre a de l’importance, tout simplement. La croissance démographique de la région MENA et l’impact du changement climatique rendent encore plus urgente la résolution de la crise foncière. » 

Le rapport de l’organisation mondiale démontre à partir d’images satellitaires, que la superficie des terres cultivées par les pays de la région MENA a diminué de 2,4% en 15 ans, sur la période 2003-2018. Il s’agit de la plus forte baisse au monde, dans une région où la surface des terres cultivées par habitant est déjà la plus faible et la marge d’expansion agricole limitée. Au cours de la même période, la population de la région a fait un bond de 35 %, et les projections indiquent qu’elle devrait encore augmenter de 40 % d’ici à 2050, pour atteindre 650 millions d’habitants.

« Il est impossible de parvenir à un développement économique et social durable tant que les personnes et les entreprises n’ont pas un accès correct à la terre  », souligne Harris Selod, économiste senior à la Banque mondiale et coauteur du rapport.

Les réformes préconisées par le rapport de la BM portent sur la mise en place de processus transparents fondés sur les principes du marché pour l’évaluation et la cession des terres, ainsi que sur le recensement exhaustif des terres domaniales et l’amélioration de l’enregistrement des droits fonciers.

Ces mesures sont nécessaires pour favoriser des décisions plus efficaces en matière d’utilisation et de gestion des terres et pour garantir que celles-ci remplissent des fonctions sociales, économiques et budgétaires dans une région où les impôts fonciers représentent moins de 1% du PIB.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek