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La Banque Nationale Agricole finance les entreprises publiques pour le double de ses fonds propres !

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La Banque nationale agricole (BNA) a multiplié ces dernières années les actions de communication pour redorer son blason.

Cependant, l’examen des données d’activité de la banque montre que la BNA souffre encore de difficultés structurelles, notamment en ce qui concerne son activité de financement.

En effet, les engagements de la BNA se sont accrus de 12564.6 millions de dinars, fin juin 2019, à 13835.6 millions de dinars à fin juin 2020, soit une progression 1271.0 millions de dinars. Toutefois, le taux de créances classées reste élevé et équivaut à 17.17% au terme du premier semestre de l’exercice en cours.

En outre, ces engagements sont dominés par les entreprises publiques (25.6%) qui souffrent toutes de graves difficultés et qui sont de facto agonisantes financièrement, ce qui est d’ailleurs confirmé par le ministère des finances dans son dernier rapport sur les entreprises publiques.

Les entreprises publiques en question sont l’Office des céréales qui accapare à lui seul de 2545.7 millions de dinars d’engagements, la Société tunisienne des industries de raffinage, Tunisair, l’Office des terres domaniales, l’Office national de l’huile et La société Tunisienne de Sidérurgie El Fouledh. A partir de ces données, nul doute que la BNA est la vraie caisse de subventions et de compensation des entreprises publiques stratégiquement défaillantes du pays.

Mieux encore, les états financiers au 30 juin 2020 de la banque montrent que ses fonds propres ne dépassent pas 1590.3 millions de dinars (495 millions d’euros) qui sont consommés à raison de 2.2 fois par les engagements des entreprises publiques précitées. Une situation qui traduit en long la « conception » de la gestion du risque à la tunisienne, en particulier par une banque publique.

Ainsi, tout ce qui a été dit et affirmé par les autorités durant des années concernant l’importance de la restructuration des banques publiques cache une réalité amère: celle de disposer pleinement des banques publiques comme de caisses secondaires, bouchant aussi bien le déficit du budget de l’Etat que celui des entreprises publiques.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek