La rivalité technologique entre la Chine et les États-Unis prend une nouvelle tournure avec la récente interdiction par Pékin d’exporter trois minerais clés : le gallium, le germanium et l’antimoine.
Ces matériaux, cruciaux pour la fabrication de semi-conducteurs, de technologies infrarouges et d’armes, renforcent le contrôle stratégique de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Une décision motivée par la sécurité nationale
Le ministère chinois du Commerce a annoncé que cette interdiction répond à des préoccupations de sécurité nationale et vise à mieux encadrer l’utilisation des matériaux à double usage civil et militaire.
Cette décision intervient dans un contexte de durcissement des restrictions américaines à l’encontre des entreprises chinoises, notamment dans les secteurs des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle.
Une domination mondiale des ressources
La Chine contrôle une part écrasante de la production mondiale de ces minerais stratégiques :
- 94 % du gallium, essentiel à l’industrie des semi-conducteurs.
- 83 % du germanium, utilisé dans les technologies infrarouges.
- 48 % de l’antimoine, prisé pour les applications militaires et technologiques.
Selon les données de Project Blue, cette domination accentue la dépendance des États-Unis et d’autres puissances occidentales à l’égard de l’Empire du Milieu.
Un impact économique immédiat
L’interdiction chinoise a déjà eu des répercussions significatives. Selon The Guardian, les prix de l’antimoine ont bondi de 228 % cette année, compliquant encore la tâche des fabricants américains de semi-conducteurs et d’armes, déjà en quête de diversification de leurs chaînes d’approvisionnement.
Pour les États-Unis, cette mesure pourrait représenter une perte économique estimée à plus de 3 milliards de dollars, selon une étude de l’US Geological Survey (USGS). Les secteurs de la technologie et de la défense, fortement dépendants de ces minerais, sont directement menacés.
Une réponse aux restrictions américaines
Cette interdiction de Pékin intervient en réaction à l’élargissement par Washington de sa liste noire d’entreprises chinoises, visant à empêcher l’utilisation de technologies américaines dans les domaines de l’intelligence artificielle et de l’armement militaire.
Plus de 140 entités chinoises sont désormais soumises à ces restrictions.
Un risque d’escalade
La Chine pourrait aller plus loin en étendant ses restrictions à d’autres minerais critiques tels que le nickel et le cobalt, indispensables à la transition énergétique et à la production de batteries pour véhicules électriques.
Un tel scénario aurait des implications encore plus vastes pour les économies occidentales.
Vers une restructuration des chaînes d’approvisionnement
Face à cette situation, les États-Unis envisagent des mesures d’urgence pour réduire leur dépendance à l’égard de la Chine. Un porte-parole de la Maison-Blanche a confirmé que des alternatives étaient à l’étude pour sécuriser les approvisionnements et diversifier les partenaires commerciaux.
Une guerre technologique qui s’intensifie
L’interdiction par la Chine des exportations de minerais stratégiques illustre l’intensité croissante du conflit technologique entre les deux superpuissances. Elle souligne également la nécessité pour les pays occidentaux de repenser leurs modèles de production et de renforcer leur autonomie face à une Chine de plus en plus dominante dans les secteurs clés de l’économie mondiale.
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