Société

La classe politique court auprès d’Abir Moussi… Est-ce pour la soutenir ou pour se prépositionner ?

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Une grande partie des figures de la scène politique tunisienne, notamment celles qui sont, depuis un certain temps, en perdition de vitesse, accourent, depuis quelques jours, auprès de la présidente du PDL, Abir Moussi, sur le site de son sit-in devant le siège de l’union mondiale des Ulémas musulmans à Tunis. Ils déclarent être venus pour la soutenir dans son combat contre cette organisation qui représente et prône le terrorisme islamiste dans le pays.

Çà fait, on serait tenté de dire, plaisir, que pour une fois, une certaine frange de la classe politique est d’accord autour d’un sujet: celui de la croisade d’Abir Moussi contre les émules de Karadhaoui. Mais, est-ce, vraiment pour soutenir Abir Moussi dans son combat qu’ils viennent tous, de tous les horizons se faire prendre en photo auprès d’elle sous sa tente ? Ou seraient-ils tentés de se pré- positionner à ses côtés, elle qui est en train de pulvériser les records d’intentions de votes ? On est en droit de se demander pourquoi toutes ces figures ne s’étaient pas alarmées outre mesure du danger des Ulémas, auparavant ?

On pourrait, même, être conforté dans cette théorie quand on prend le contre exemple des nouveaux alliés d’Abir Moussi. En effet, plus la popularité du PDL monte et plus il se démarque de ses poursuivants dans les intentions de vote, Abir Moussi est en train de se trouver de nouveaux amis. Mais elle est, aussi, en train de se faire de redoutables ennemis. Et ceux-là même qui la négligeaient et qui ne lui prêtaient aucune attention, il y a quelques mois, sont de plus en plus affolés par tout ce qu’elle fait et tout ce qu’elle dit, depuis qu’elle les a coiffés aux sondages d’opinion, avec, surtout, la nette tendance à la hausse de ses fans. C’est le cas, par exemple des islamistes d’Ennahdha et de leurs alliés à l’ARP.

Or, si on se hasarde à continuer sur cette voie de raisonnement, on se rend compte qu’il ne serait nullement étonnant qu’un de ces jours, on retrouve Abir Moussi en train de se faire courtiser par ses pires ennemis d’aujourd’hui. A savoir les islamistes d’Ennahdha. N’ont-ils pas par le passé, pactisé avec leurs pires ennemis, pourvu qu’ils se maintiennent en marge du pouvoir ? Ce qui se passe, en ce moment entre Ennahdha et Abir Moussi, rappelle à plusieurs points de vue ce qui s’était passé avec Feu Béji Caïed Essebsi, avant qu’ils ne deviennent les meilleurs amis du monde.

Pour résumer, il ne serait pas étonnant qu’on soit devant d’une scène insolite où les islamistes voudront mettre leur main dans celle des destouriens, pour contrôler le Bardo et La Kasbah et, en face, un Kaïs Saïed de plus en plus intraitable, pour les contrer à Carthage !

Cette bipolarité serait, d’ailleurs, l’illustration sur le terrain de ce que voudrait la géopolitique internationale et la course au positionnement au milieu de la Méditerranée, des deux camps USA et Europe d’un côté, Russie et Chine, de l’autre !

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Publié par
Ramsis