Economie

La comparaison entre les budgets des ministères en 2022 et 2023 révèle une importante baisse des subventions

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Cette année, la loi des finances a été publiée sans notes explicatives concernant les budgets par ministère et entité gouvernementale et ce, contrairement aux dispositions de la loi la fondamentale du budget et aux normes de transparence et de redevabilité.

Les budgets de la Présidence de la République et des ministères des affaires étrangères et de l’environnement ont connu par rapport à 2022 des hausses respectives de 12,4, 11,1 et 18,4% bien en deçà du taux d’inflation attendu pour l’année prochaine à environ 10%.

Au niveau de la Présidence de la République, c’est la masse salariale qui est à la l’origine de l’augmentation puisqu’elle est passée de 130,9 millions de dinars (MD) en 2022 à 142,9 MD en 2023. Il en est de même pour le ministère des affaires extérieurs (+6,0 MD) et le ministère de l’environnement (+0,1 MD) avec une baisse du budget d’investissement à seulement 11 MD.

Le budget du ministère de l’industrie, des mines et de l’énergie est passé de 3180 en 2022 à 5971,2 MD pour 2023 soit une augmentation de 2791,2 MD ou 87,8%. Malgré son importance, l’écart est dans la rubrique « Autres » des dépenses budgétaires et aucune explication n’est donnée, à cet effet, quant aux allocations des subventions aux entreprises sous tutelle à l’instar de la STEG, ETAP et STIR. Il est fort probable que cet écart correspond à la prévision de l’augmentation des interventions de régulation des variations des cours des produits.

Le budget de l’Etat 2023 n’a pas présenté, pour la première fois, les hypothèses relatives au cours moyen du baril de Brent et à la variation du cours du dinars par rapport aux principales devises étrangères en dépit de l’importance de ces données pour l’élaboration de la loi des finances.

Cependant, il est attendu que le budget du ministère du commerce baisse de 1295,22 MD ou 32,5% à l’année prochaine comparativement à son niveau en 2022 et ce, officiellement en raison de la régression constatée à la rubrique « Autres » ( -1287,57 MD). Cette variation concernera, certes, la levée des subventions attendue en 2023 sur les produits de base et qui est gérée par le ministère et ses établissements sous tutelle.

Aucune information, n’a été publiée depuis des années concernant la gestion de la Caisse de compensation outre le retard voire l’absence de publication des états financiers des organismes impliqués dans son gestion tels que l’Office du commerce.

Néanmoins, le budget de l’ISIE augmentera de 166,4% en 2023 alors que le budget du ministère de l’éducation ne connaitra qu’une faible hausse de l’ordre de 8,2% à 7550 MD. Il en est de même pour le budget du ministère de la santé qui avancera légèrement de 410 MD.

Rappelons que le budget de l’État pour l’année 2023 a été estimé à 69 640 MD, enregistrant une augmentation de 14,5% par rapport aux résultats actualisés de la loi des finances pour 2022.

Les dépenses d’intervention devraient diminuer de 8% en raison d’une baisse de 26,4% des dépenses de subventions en prévision de l’effet attendu de la suppression progressive des subventions aux carburants et aux produits de base et leur remplacement par des transferts monétaires directs. 

Parallèlement, le service de la dette publique devrait augmenter de 44,4% en 2023 pour atteindre 20737 MD, avec une augmentation respective des charges de règlement de principal et d’intérêts de 54,4% et 23 %.

Ainsi, il est prévu qu’en 2023, le déficit budgétaire sera de 8890 MD, soit 5,5% du PIB, et que l’encours de la dette publique atteindra 125629 MD ou 77,4% du PIB. Pour couvrir ce déficit, il faut mobiliser des ressources d’emprunt d’une valeur de 24117 MD, composées principalement d’emprunts extérieurs et ce, à hauteur de 66,2%.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek