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La corruption ou l’institution la plus florissante de Tunisie…

La corruption ou l’institution la plus florissante de Tunisie…

La défaillance de l’Etat tunisien et la déliquescence de ses institutions ces dernières années ont ouvert la voie aux gangs et mafias de sévir dans tous les secteurs socio-économiques, d’une part et ont transformé la corruption de tout genre (politique, syndicale, administrative, financière, etc.) en l’institution la plus forte et la plus florissante de Tunisie.

Le dernier rapport de Transparency International (TI), une organisation non gouvernementale internationale ayant pour vocation la lutte contre la corruption, révèle que la Tunisie figurait en 2019 parmi les états les plus corrompus avec un classement de 74 sur 180 pays et un score assez élevé, soit 43/100.

Le rapport montre aussi, que 67% des tunisiens affirment que la corruption a augmenté tout au long de l’année 2019 et que 18% des usagers des services publics ont payé des pots-de-vin, au cours de la même période.

Par ailleurs et dans le cadre de ses travaux à l’échelle régionale, TI a publié une enquête sur la perception de la corruption dans six pays qui sont la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine, le Soudan et la Tunisie qui s’est basée sur un travail de terrain réalisée entre mars et août 2018 dans la Zone de l’Afrique du nord et entre août et octobre 2019 au Moyen-Orient. L’enquête a concerné un peu plus de 6600 personnes.

Les résultats obtenus sont effrayants : 44% des interrogé(e)s pensent que tous les parlementaires et les responsables gouvernementaux ou presque sont corrompus et 65% des répondants considèrent que la corruption a augmenté au cours des 12 précédents mois.

Selon plusieurs rapports internationaux, la corruption en Tunisie est présente dans plusieurs services publics tels que la douane, les finances, les institutions législatives, judiciaires, etc.

Ainsi, on souligne qu’en quelques années la corruption est devenue un phénomène de grande envergure et que les affaires de corruption qui éclatent de temps en temps au grand jour sont toutes ou presque classées sans suite.

D’après ces mêmes rapports, la corruption en Tunisie est devenue désormais une force déstabilisatrice qui infecte l’économie, la politique, mais aussi la sécurité du pays dans tous ses aspects.

En 2018, l’ex-président de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INNLUCC), Chawki Tabib a confirmé, dans une déclaration aux médias, que la valeur de la petite corruption, en Tunisie se situe annuellement entre 400 et 500 millions de dinars, soulignant en même temps que la corruption dans les marchés publics, s’élève annuellement à 2000 milliards. Un montant qui aurait pu financer de grandes infrastructures dans le pays.

Des estimations sérieuses indiquent qu’en comptabilisant l’intrusion du commerce sous-terrain et la contrebande dans des marchés publics, les recrutements fictifs dans la fonction publique, les autorisations administratives douteuses et la petite corruption, le coût de la corruption dépasserait largement les estimations avancées par l’ex-président de l’INNLUCC.

Ces tristes chiffres montrent que la Tunisie est entrée dans une spirale très dangereuse mais surtout quasi-irréversible.

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