La bonne nouvelle a été officialisée hier mardi 28 mai par Koné Moussa Seydou, le patron de la société pour le développement minier de la Côte d’Ivoire (Sodemi, une entreprise publique). Ça y est, la Côte d’Ivoire fait son entrée dans le cercle des producteurs de coltan, un minerai stratégique que s’arrachent les industries électroniques du monde entier, notamment les fabricants de smartphones et d’ordinateurs.
Le premier gisement de coltan se trouve à Issia, dans le centre-ouest du pays. “La persévérance dans l’action positive de nos équipes a abouti à la découverte d’un gisement économiquement exploitable de colombite-tantalite (coltan)“, a indiqué le directeur général de la Sodemi dans un communiqué. La quantité que renferme le sous-sol n’a pas été indiquée, ce qu’on sait c’est que c’est “une des premières sociétés minières en Afrique de l’Ouest à se lancer dans la production de ce minerai“.
Par ailleurs on a appris que la Sodemi a scellé un partenariat avec une entreprise chinoise, dont le nom n’a pas été révélé, pour former une société de droit ivoirien dénommée Ivoire Coltan (IC) laquelle exploitera ce gisement, dit une source officielle. Les parts dans cette société sont distribuées comme suit : 51% pour la Sodemi, 39% pour le “partenaire chinois“, et 10% pour l’Etat ivoirien, ce qui fait une participation publique de 61%.
C’est exactement ce type de contrat que les autres pays africains doivent imposer s’ils veulent se donner une chance de profiter de leurs richesses pour sortir les populations du sous-développement et de la pauvreté. Le Sénégal, par exemple, est très désavantagé par les contrats sur le gaz et le pétrole qu’il a signés avec les géants BP (British Petroleum) et l’américain Cosmos Energy…
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, s’était engagé à renégocier les contrats signés par le régime de Macky Sall, nous jugerons sur pièce. Le Burkina Faso doit gagner les mêmes batailles dans l’exploitation de ses minerais, l’or surtout. Idem pour la Guinée. Bref, le combat est africain.
La Côte d’Ivoire, qui exploite aussi de l’or, beaucoup (55 tonnes prédites en 2024), du nickel, du manganèse et de la bauxite, a semble-t-il trouvé sa voie pour assurer au pays des recettes très substantielles, en devises. Reste à négocier le même virage ou encore mieux dans l’exploitation du pétrole, dont les volumes annoncés propulseront le pays d’Alassane Ouattara directement dans le TOP des producteurs africains.
Pour finir sur le coltan, la République démocratique du Congo (RDC) abrite le gros des réserves mondiales, sauf que ces gisements sont nichés à l’Est du pays, une région où les rebelles du M23 dictent leur loi, armés par le Rwanda dit-on, face à une armée congolaise dépassée par l’ampleur de la tâche. Cette insécurité chronique qui frappe la production locale pourrait faire les affaires du coltan ivoirien.
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