Economie

La croissance du PIB mondial devrait reculer d’environ un tiers entre 2022 et 2030 (BM)

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La « vitesse limite » de l’économie mondiale, c’est-à-dire le taux de croissance maximal à long terme sans risque d’inflation, devrait tomber à son niveau le plus bas depuis trois décennies d’ici 2030.

Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale (BM), paru lundi 27 mars 2023 et intitulée « Falling Long-Term Growth Prospects : Trends, Expectations, and Policies » une impulsion politique ambitieuse est indispensable pour stimuler la productivité et l’offre de travail, accroître les investissements et les échanges, et exploiter le potentiel du secteur des services.

La croissance du PIB mondial devrait reculer d’environ un tiers

Le rapport constitue la première évaluation globale des taux de croissance potentielle à long terme après la pandémie de COVID-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces taux peuvent être considérés comme la « vitesse limite » de l’économie mondiale. Il constate une tendance inquiétante : le déclin progressif de la quasi-totalité des forces économiques qui ont favorisé le progrès et la prospérité au cours des trente dernières années.

En conséquence, entre 2022 et 2030, la croissance moyenne potentielle du PIB mondial devrait reculer d’environ un tiers par rapport au taux qui prévalait au cours de la première décennie de ce siècle, et tomber à 2,2% par an. Pour les économies en développement, la baisse sera tout aussi marquée : de 6% par an entre 2000 et 2010 à 4% par an pendant le reste de la décennie actuelle. En outre, les baisses seraient beaucoup plus prononcées en cas de crise financière mondiale ou de récession, note le rapport de l’institution de Bretton Wood’s.

« L’économie mondiale est peut-être en train de perdre une décennie, souligne Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale et premier vice-président pour l’Économie du développementLe déclin actuel de la croissance potentielle a de graves implications sur la capacité du monde à relever les défis toujours plus nombreux de notre temps : la pauvreté persistante, le creusement des écarts de revenus et le changement climatique. Mais ce phénomène n’est pas irréversible. La vitesse limite de l’économie mondiale peut être relevée grâce à des politiques qui encouragent le travail, augmentent la productivité et accélèrent l’investissement. »

Principales recommandations

L’analyse montre en effet que, si les pays adoptent des politiques axées sur la croissance et durables, la progression potentielle du PIB peut être stimulée de 0,7 point de pourcentage pour atteindre un taux annuel moyen de 2,9%. Ce qui permettrait d’obtenir, au lieu du ralentissement prévu, une accélération du taux de croissance potentiel du PIB mondial.

Le rapport préconise des mesures spécifiques à prendre par les pays, qui peuvent avoir une incidence positive importante pour favoriser des perspectives de croissance à long terme notamment l’harmonisation des cadres monétaires, budgétaires et financiers, l’intensification les investissements dans des domaines comme les transports et l’énergie, l’industrie et l’agriculture ainsi que la gestion des sols et des ressources en eau, la réduction des coûts des échanges commerciaux outre la dynamisation du secteur des services qui pourrait devenir le nouveau moteur de la croissance économique.

Accroître la participation au marché du travail est aussi un levier fondamental de la croissance estime la Banque Mondiale du fait qu’environ la moitié du ralentissement attendu de la croissance du PIB potentiel jusqu’en 2030 sera imputable à l’évolution démographique, notamment à la diminution de la population en âge de travailler et à la contraction de la main-d’œuvre à mesure que les sociétés vieillissent.

Enfin, le rapport souligne aussi la nécessité de renforcer la coopération mondiale surtout que l’intégration économique internationale a contribué à la prospérité mondiale pendant plus de deux décennies depuis 1990, avant de s’essouffler. Ainsi, il est essentiel de la redynamiser pour stimuler le commerce, accélérer l’action climatique et mobiliser les investissements nécessaires à la réalisation des Objectifs de développement durable.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek