Les Talibans afghans sont revenus sur tous leurs engagements que la communauté internationale a eu la faiblesse – ou plutôt la naïveté – de croire. Les islamistes radicaux ont enterré toutes leurs promesses, une à une, méthodiquement. Cela a commencé avec l’obligation du port du «voile islamique» dès décembre 2021, puis on passe à l’interdiction formelle des femmes dans tous les films, ensuite celle de voyager seules. En mars 2022 les filles sont bannies des collèges et lycées. En octobre 2024 le pouvoir a décrété l’interdiction des images d’êtres vivants à la télévision. La toute dernière lubie en date du Guide suprême des talibans est l’obstruction de toutes les fenêtres qui ouvrent sur des espaces résidentiels occupés par des Afghanes…
Le religieux veut ainsi fermer la porte à toute «obscénité» ou tentation, que ça vienne des barbus ou de la gent féminine. Pour faire simple il n’y aura plus de fenêtre donnant sur les cuisines de ces pauvres dames, qui étaient déjà des fantômes avant ce énième tour de vis. Les fenêtres devront ouvrir sur une partie inoccupée de la maison voisine, déserte, pour s’assurer qu’aucun regard concupiscent ne traine dans les parages. Après ça quel espace restera à rogner pour ces Messieurs décidément obsédés par le corps des femmes ?
Ils n’ont toujours pas compris, ou plutôt ne veulent pas voir en face, que le problème ce sont leurs pulsions à eux, leurs turpitudes à eux, pas les femmes.
Le communiqué est tombé hier samedi 28 décembre dans la soirée, ébruité par le porte-parole du gouvernement taliban. Désormais pour toute construction d’un nouveau bâtiment il faudra veiller strictement à ce qu’il n’y ait aucune fenêtre par laquelle il est possible de voir de près «la cour, la cuisine, le puits des voisins et les autres endroits habituellement utilisés par des femmes (…). Le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l’eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes», martèle le document posté par Zabihullah Mujahid sur X.
La mairie et les autres services compétents devront avoir l’œil sur les chantiers de construction pour s’assurer qu’aucun trou ne donnera sur le voisinage, indique le texte. Pour les bâtiments existants dont les fenêtres présentent ce problème les propriétaires devront bâtir un mur ou en boucher la vue, «pour éviter les nuisances causées aux voisins», souligne le décret.
Depuis le retour des talibans aux manettes en août 2021 les femmes ont progressivement été bannies de l’espace public, ce qui a conduit l’ONU à condamner un «apartheid de genre». Présentement les Afghanes ne peuvent plus étudier au-delà du primaire, se rendre dans les parcs, les salles de sports, les salons de beauté ou sortir seules de chez elles. Ne parlons pas de voyager seules…
Dernièrement une loi leur a interdit de chanter ou de déclamer de la poésie. Les talibans en ont tellement fait que beaucoup de défenseurs des droits humains doutent des engagements très forts pris par les nouveaux maîtres de la Syrie, majoritairement des islamistes dont des radicaux et même d’ex-djihadistes.
A chaque fois que le pouvoir afghan déraille c’est l’Islam, le vrai, qui en prend un coup. Ces Messieurs ne rendent pas service à la religion et le pire pour les Afghanes c’est que plus personne ne bouge pour leur triste sort. Le monde est happé par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, par l’Amérique de Donald Trump, par les velléités de la Chine, par la crise économique persistante, etc.
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