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La dette publique africaine ne baissera pas avant 2025, prévient la CEA

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La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a récemment publié des prévisions alarmantes concernant la dette publique de l’Afrique. Malgré les efforts pour surmonter les répercussions économiques de la pandémie de COVID-19 et d’autres chocs exogènes, la dette des pays africains devrait demeurer au-dessus de son niveau pré-pandémique jusqu’en 2024 et 2025. Cette situation exige une action concertée avec les bailleurs de fonds internationaux pour éviter une détérioration du surendettement sur le continent.

Adam Elhiraika, directeur de la division de la macroéconomie et de la gouvernance à la CEA, a mis en lumière cette réalité lors d’une conférence à Victoria Falls, au Zimbabwe. Il a souligné que le ratio dette/PIB du continent avait atteint 62,5 % à la fin de 2022, et que la dette continuerait de peser lourdement sur les économies africaines dans les années à venir.

Le besoin d’une collaboration renforcée entre les pays africains et les partenaires internationaux est crucial pour faire face à ce défi. Selon Elhiraika, huit pays sont déjà en situation de surendettement, et treize autres pourraient suivre cette voie sans une action proactive pour inverser la tendance. Cette coopération doit se concentrer sur la recherche de solutions durables pour ramener les niveaux de dette à des niveaux soutenables.

Mthuli Ncube, ministre zimbabwéen des Finances, a également plaidé en faveur d’une refonte du système financier mondial pour mieux répondre aux besoins de l’Afrique. Il a souligné la nécessité de rendre le financement plus accessible et moins onéreux pour le continent, notamment en revisitant le Cadre du G20 sur le traitement de la dette et les mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique. Pour Ncube, ces ajustements sont essentiels pour aider l’Afrique à faire face aux défis croissants liés à l’endettement, aux changements climatiques et à l’inflation.

Le cas du Zimbabwe, confronté à des niveaux d’endettement élevés depuis des décennies, illustre la gravité de la situation. Le pays a manqué à ses obligations envers les institutions financières internationales il y a plus de vingt ans, ce qui a entraîné une privation de lignes de crédit et des difficultés économiques persistantes. D’autres nations africaines telles que la Zambie, le Ghana et l’Éthiopie ont également fait face à des défis similaires, certains ayant même fait défaut sur leurs dettes récemment.

Face à ces défis, il est impératif que les gouvernements africains intensifient leurs efforts pour renforcer la transparence et la gouvernance financière, tout en recherchant des solutions innovantes pour stimuler la croissance économique et réduire la dépendance à l’égard de l’endettement extérieur. De même, une collaboration internationale accrue et une réforme du système financier mondial sont essentielles pour soutenir les efforts de l’Afrique visant à surmonter les défis de la dette et à promouvoir un développement durable à long terme.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek