Culture

La Fédération marocaine des éditeurs de journaux alerte sur une crise sans précédent du secteur médiatique

Partager

La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a tiré la sonnette d’alarme ce vendredi 16 mai 2025, lors de sa réunion du bureau exécutif, en dénonçant une crise multidimensionnelle sans précédent qui frappe le secteur de la presse nationale.

Selon la fédération, la situation actuelle constitue « le pire scénario possible » pour une profession en perte de repères et d’équilibre.

Une exclusion des professionnels jugée inquiétante

Au cœur des critiques, la mise à l’écart des acteurs professionnels clés dans l’élaboration des lois encadrant le journalisme au Maroc.

Alors que plusieurs projets de loi sont en cours d’examen au Secrétariat général du gouvernement, la FMEJ regrette l’absence totale de concertation avec les représentants du secteur, contrairement aux traditions de dialogue établies depuis la Conférence nationale des médias de 1993.

Cette exclusion est perçue comme un recul démocratique et institutionnel par les éditeurs, qui y voient une tentative de marginaliser la profession dans un contexte de transformation numérique et économique difficile.

Soutien public contesté, manque de pluralisme et une industrie en déclin

La fédération s’est également insurgée contre le manque de pluralisme dans la composition du Comité provisoire de soutien à la presse, désormais dominé par une seule affiliation. Cette configuration remet en question, selon elle, la transparence et la légitimité des mécanismes de distribution du soutien public, censé accompagner le développement du secteur.

Elle déplore aussi une gestion inchangée malgré ses alertes répétées, soulignant que le soutien de l’État doit servir de levier d’accompagnement pour des projets structurants, et non comme une simple planche de salut ou une source de dépendance chronique.

Sur le plan économique, la fédération pointe la chute spectaculaire des ventes de journaux, amplifiée par les transformations des usages numériques. Elle évoque également des campagnes diffamatoires croissantes qui fragilisent la liberté de la presse, des déséquilibres dans la distribution des titres entre régions, et une fragmentation professionnelle qui affaiblit l’unité du secteur.

Appel à une réforme urgente du Conseil national de la presse

Autre point d’inquiétude majeur : la vacance institutionnelle à la tête du Conseil national de la presse, dont le mandat du comité intérimaire arrive à échéance. La FMEJ appelle le ministère de la Communication et la chefferie du gouvernement à organiser sans délai de nouvelles élections afin de restaurer les principes de l’autorégulation et garantir une gouvernance crédible du secteur.

Ainsi, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux dresse un constat sévère d’une presse nationale en crise, minée par des choix politiques unilatéraux, une gestion opaque des aides publiques, et des déséquilibres économiques alarmants.

La fédération exhorte les autorités à engager un dialogue transparent, à redonner la parole aux professionnels et à préserver l’indépendance du journalisme comme pilier fondamental de la démocratie marocaine.

Laissez un commentaire