Economie

La fintech tunisienne : un secteur en pleine évolution malgré un cadre complexe

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La Tunisie s’impose progressivement comme un acteur notable dans le paysage fintech du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. 

Portée par des startups innovantes et un gouvernement engagé dans la transformation numérique, cette dynamique fait face néanmoins à des défis liés à la réglementation et à l’inclusion financière. L’année 2025 marque une étape importante pour ce secteur en pleine maturation.

Une scène fintech tunisienne en expansion

Des entreprises comme Flouci, Bitaka ou Paymee illustrent la vitalité de la fintech tunisienne. Flouci, en particulier, a attiré l’attention internationale en figurant parmi les 50 fintechs les plus influentes de la région MENA, selon Forbes en 2025. 

Cette application permet à ses utilisateurs d’ouvrir des comptes bancaires internationaux, de gérer leur épargne et d’effectuer des paiements électroniques, totalisant plus de 67 000 utilisateurs actifs et un volume de transactions dépassant 91 millions de dollars. Son ambition régionale se manifeste par une expansion prévue au Maroc, en Algérie et au Bénin, confirmant la portée panafricaine de la startup.

Un environnement réglementaire à double tranchant

La croissance du secteur fintech tunisien se heurte toutefois à un cadre réglementaire jugé rigide par une majorité d’acteurs locaux. Plus de la moitié des fintechs estiment que la réglementation freine leur développement, ce qui souligne la nécessité d’adaptations pour mieux accompagner l’innovation. 

Par ailleurs, le taux d’inclusion financière reste modeste : moins de 40% des Tunisiens possèdent un compte bancaire et seulement 8% détiennent une carte de crédit, ce qui freine l’adoption des services financiers numériques. Cependant, des initiatives comme celles du service postal tunisien, qui dessert plus de six millions de personnes avec des comptes financiers, témoignent d’une volonté d’élargir l’accès aux services digitaux.

Des perspectives liées à la digitalisation et à l’innovation

La Tunisie bénéficie d’un taux de pénétration mobile supérieur à 150% et d’une base d’utilisateurs Internet significative, ce qui crée un terreau favorable au développement des solutions fintech. Le pays s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation numérique, avec des innovations dans les paiements mobiles, les néo-banques et l’usage de la blockchain. 

Les tendances technologiques de 2025 mettent en lumière une montée en puissance des services financiers digitaux, qui pourraient redéfinir les habitudes de consommation et d’épargne dans le pays.

La fintech tunisienne, bien que confrontée à des défis structurels, démontre un potentiel certain à travers des acteurs innovants et une volonté politique affirmée. Le chemin vers une intégration plus large des technologies financières dans l’économie nationale reste à tracer, avec pour enjeu principal la création d’un cadre plus adapté à la croissance et à l’innovation.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek