L’ONAGRI vient de publier un nouveau numéro de sa lettre mettant en lumière des articles pertinents qui analysent les actions et les stratégies agricoles de la Tunisie face à la crise du changement climatique.
Une analyse élaborée par Moheddine Mabrouk sur “La situation actuelle et les perspectives de la forêt de chêne de liège” a fait l’un des points de cette lettre.
La superficie du chêne liège en Tunisie représente 4,3% de la superficie mondiale (6éme rang), par contre la production tunisienne du liège représente 3% de la production mondiale et est classée au 6éme rang.
Au début du 20éme siècle, le chêne liège en Tunisie s’étend sur 150 000 ha environ, mais durant la période (1945- 2005), la subéraie tunisienne connaît un rétrécissement de son étendue d’environ 60 milles hectares et d’après l’inventaire national forestier réalisé en 2005, le chêne liège n’occupe qu’une superficie de 90 milles ha dont 70 milles hectares du chêne liège pur et 20 milles hectares en mélange.
La subéraie tunisienne connaît un rétrécissement continuel de son étendue à cause des incendies (17500 ha entre 1970 et 2020), des défrichements, du surpâturage et de dépérissement des arbres provoqués par les changements climatiques. La régression de la superficie de la subéraie est estimée en moyenne à 600 ha par an.
La production du liège est en baisse. Elle est passée de 9000 tonnes dans les années 1960-1980 à 4000 tonnes comme moyenne de production annuelle actuellement.
Les simulations des changements climatiques réalisées dans la subéraie, prévoient, avec la persistance des conditions de détérioration actuelles, la disparition d’une superficie de 18 milles hectares à l’horizon 2050.
Pour conclure, l’analyse souligne que la capacité de réalisation du programme de récolte de liège est limitée par l’administration forestière et un impact du retard cumulé a été observé dans l’exécution des programmes annuels de récolte de liège.
Ces deux facteurs, note l’analyse, ont engendré des quantités importantes de liège laissée sur pied et non récoltées qui deviennent sur épais, et font perdre ses qualités technologiques avec dépréciation de son prix unitaire.
Le règlement d’exploitation n’est plus respecté et des parcelles arriérées sont totalement non exploitées ou bien partiellement exploitées dont on ne connaît pas le pourcentage et la quantité restante sur pied.
Un manque à gagner pour l’Etat et pour l’administration forestière en termes des recettes qui auraient pu être beaucoup plus importantes si les quantités mises en vente étaient plus grandes.
Pour la population locale, ces facteurs ont réduit les journées de travail et ont causé une perte de savoir-faire locale. Pour les industriels de transformation du liège, une diminution des bénéfices a été enregistrée.
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