Les démocrates américains, l’Europe, l’Afrique, le Canada, le Groenland, la Chine, le Panama… Le moins qu’on puisse dire est que l’arrivée de l’éléphant – le président Donald Trump – dans la pièce créé une anxiété qu’on n’a jamais vue dans le monde entier. Mais ce sont sans doute les Européens – la France et l’Allemagne surtout – et les Chinois qui tremblent le plus. Ils savent que les guerres commerciales qui ont émaillé le premier mandat du républicain seront encore plus âpres à partir de demain lundi 20 janvier. Est-ce que Paris, Berlin et compagnie feront partie de la centaine de décrets que signera Trump dès son installation dans le Bureau ovale ? Nul ne le sait. Ce qu’on sait c’est que les Européens se préparent au combat et ils ont de solides arguments.
«Si nos intérêts sont atteints, nous réagirons», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. «Qui a intérêt à une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Europe ? Les Américains ont un déficit commercial vis-à-vis de nous, mais c’est l’exact inverse en termes d’investissements. De nombreux intérêts ou entreprises américaines sont présents en Europe», a souligné Barrot dans un entretien avec le journal Ouest-France.
«Si nous en venions à élever nos droits de douane, les intérêts américains en Europe seraient les grands perdants. De même pour les classes moyennes américaines qui verraient leur pouvoir d’achat baisser (…). Si nos intérêts sont atteints, nous réagirons avec une volonté de fer», a asséné le chef de la diplomatie française.
«Que chacun ait bien conscience que l’Europe a décidé de faire respecter l’équité dans les échanges commerciaux. Si nous constatons des pratiques abusives ou déloyales, nous répliquerons», a-t-il ajouté.
Trump a menacé d’assommer les Européens avec des droits de douane historiquement hauts s’ils ne se montrent pas moins belliqueux devant les intérêts de Washington. Le républicain cherche surtout à provoquer la panique au sein de l’Union européenne (UE) pour obliger les 27 Etats-membres à payer plus de pétrole et de gaz américains (dont le gaz de schiste, banni par les Européens)…
Le président américain veut à tout prix tenir devant ses électeurs la promesse de la réduction de l’excédent commercial de l’Europe avec les USA, et en général Trump fait ce qu’il dit (c’est sa seule qualité), quelles qu’en soient les conséquences. Sauf que là les Européens ont décidé de ne pas plier. Les chancelleries européennes ont aussi des intérêts et des comptes à rendre à leurs électeurs…
Autre motif d’affrontement : le milliardaire américain a agité la menace de l’annexion du Groenland, un territoire administré par le Danemark, pays de l’UE et membre de l’OTAN. «Nous prenons tout cela très au sérieux mais il y a de bonnes raisons de ne pas mettre de l’huile sur le feu», avait dit début janvier un diplomate européen. Le ton du chef de la diplomatie française est beaucoup moins doucereux. La tension monte de plusieurs crans et il y a des chances que la fièvre dure 4 ans, au moins…
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