La France n’a pas encore pansé ses plaies après les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre, abattu par un policier, des violences dont les dégâts ont été estimés à des centaines de millions d’euros. Mais il y a surtout cette violence quotidienne, ordinaire, banalisée, à laquelle se livre une jeunesse débridée et gavée d’horreurs sur les réseaux sociaux. L’exécutif français a décidé de prendre à bras le corps ce fléau sociétal, le Premier ministre Gabriel Attal mène le combat…
Faire en sorte que les plus jeunes ne traînent plus dans la rue, tarir la source des «mauvaises fréquentations» pour ceux qui ont maille à partir avec la justice, etc. Attal a mis les pieds dans le plat hier jeudi 18 avril à Viry-Châtillon dans une allocution sur la violence chez les mineurs. Le Premier ministre a même avance l’idée d’un «couvre-feu» pour les mineurs qui posent le plus de problème.
Il a précisé sa pensée dans la soirée sur BFMTV. Il a donné l’exemple d’un jeune sous contrôle judiciaire et qui attend une sanction pénale après des «dégradations». Le jugement peut traîner «plusieurs mois parfois», a dit Attal. «Je souhaite que dans ces cas-là, on puisse avoir une obligation de placement dans un établissement spécialisé pour ce jeune, ce qui ressemble à un couvre-feu. Et si ça n’est pas respecté, ça peut être une peine de prison ou un placement en centre éducatif fermé», a-t-il asséné.
Le locataire de Matignon est d’avis qu’un tel dispositif peut empêcher les jeunes de «traîner dans la rue toute la nuit», avec «des mauvaises fréquentations et possiblement de recommencer (…). L’objectif c’est de leur redonner un cadre», ajoute-t-il.
D’autres mesures sont prévues pour juguler la violence dans la société, les propositions seront débattues et validées lors de concertations organisées dans les huit prochaines semaines. Est prévu le placement en internat des jeunes «à la dérive» pour leur barrer la route des «mauvaises fréquentations», durant les vacances ou une année entière s’il le faut.
Si les jeunes sont enfermés durant les vacances ils seront pris en main dans un autre établissement que le leur pour recevoir des cours de soutien scolaire, d’éducation civique ou s’adonneront à des activités sportives, a indiqué Matignon. Ils seraient sous la surveillance d’«acteurs» de «la ville, de la jeunesse ou des gendarmes réservistes». Selon les services d’Attal un placement se fera «toujours avec l’accord des parents, il n’y a rien d’imposé ou de répressif».
Le ministère de l’Éducation a recensé un peu plus de 175 000 places d’internat occupées en 2022-2023 sur quelque 230 000 places créées dans 1618 établissements. Ce qui fait un taux d’occupation de 65,9% au collège, 79,1% au lycée et 77,5% en lycée professionnel. Le Premier ministre a annoncé qu’il est attendu lundi prochain à Nice pour inaugurer un internat prévu pour «une soixantaine de jeunes pendant les vacances, pour les remettre dans le droit chemin».
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