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La France veut s’éviter le syndrome George Floyd, “homicide volontaire” pour le policier qui a abattu Nahel

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Plusieurs villes françaises sont encore agitées par la mort de Nahel, un jeune homme de 17 ans abattu à bout portant par la police alors que manifestement il ne présentait aucun danger. Comment éviter l’embrasement, comme celui qu’avaient connu les USA en 2020 après la mort atroce de George Floyd. Le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) a apporté une partie de la réponse en annonçant ce jeudi matin que l’agent qui a ouvert le feu sur le mineur juste parce qu’il a refusé de s’arrêter a été traduit devant deux juges d’instruction et devra répondre du crime “homicide volontaire“…

Les “conditions légales de l’usage de l’arme n’étaient pas réunies“, a ajouté le procureur de la République de Nanterre. En conséquence une information judiciaire a été déclenchée et le parquet de Nanterre a demandé la détention provisoire du policier, “au regard des faits et de la nécessité de préserver les investigations”.

C’est un tournant, sans doute à cause de la pression populaire de toutes  parts, sans parler du personnel politique et des nombreuses célébrités (le footballeur Kylian Mbappé et le chanteur Yannick Noah, pour ne citer qu’eux) qui ont fait part de leur indignation…

Rappelons que quelques heures après cet incident tragique une enquête avait été ouverte pour refus d’obtempérer et tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. Mais une autre enquête, pour homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique, avait été déclenchée par l’IGPN, la police des polices.

A noter que le tireur avait été placé en garde à vue dès mardi, pour homicide involontaire. La procédure avait été rallongée jusqu’à hier mercredi au matin “pour permettre la suite des investigations réalisées par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale)”. Donc les choses se sont accélérées ce jeudi matin…

Au départ le policier a argué la légitime défense, en accusant le conducteur d’avoir foncé sur les forces de l’ordre. Le tireur a soutenu face aux enquêteurs qu’il a eu “peur que quelqu’un d’autre ne soit renversé“, “une crainte d’être percuté” et que son collègue “soit blessé“, a rapporté le procureur.

Une ligne de défense qui a été vite balayée par la vidéo relayée par les réseaux sociaux ; le film montre le policier qui dégaine son arme mais contrairement à ce qu’il a avancé il n’était pas face à la voiture au moment du tir mais à côté, donc il n’ y avait risque qu’il soit percuté.

Les images choquantes ( …) montrent une intervention qui n’est manifestement pas conforme aux règles d’engagement de nos forces de l’ordre“, a commenté hier mercredi la Première ministre, Élisabeth Borne, lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat.

Dans la matinée le président Emmanuel Macron avait parlé d’un geste “inexplicable” et “inexcusable“. Il a demandé à Olivier Klein, ministre délégué à la Ville, d’aller voir la mère de l’adolescent pour lui présenter les “condoléances du gouvernement” et lui dire le “soutien de la Nation“.

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