Economie

La grève des recettes des finances prive l’Etat de 1740 millions de dinars de ressources…

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Le secrétaire général du syndicat de base des agents de la fiscalité, de la comptabilité publique et du recouvrement Maouhoub Bouarouj a déclaré aujourd’hui mercredi 19 mai 2021 que la grève entamée par le syndicat se poursuit pour le 21ème jour de suite en revendication contre la réduction de 15 à 25% de la prime de recouvrement perçue par les agents.

Cette prime varie entre 7500 et 10000 dinars et a été promulguée en faveur des employés du ministère des Finances, toutes catégories confondues, exception faite des douaniers, en vertu du décret N° 3399 du 5 novembre 2011.

Le syndicaliste a indiqué, également, que parmi les autres revendications des grévistes figure la publication de l’accord relatif au statut du corps de la fiscalité, de la comptabilité publique et du recouvrement dans le JORT et a accusé, selon ses dires, l’autorité de tutelle de vouloir renoncer à cet accord qui devrait être appliqué à partir du début de mai courant. Cet accord prévoit, à son tour, des promotions exceptionnelles et évidement des rémunérations additionnelles.

Il souligne, par ailleurs, que la prime de contrôle et de recouvrement est une prime qui permet la motivation des agents, et qu’elle a été réduite cette année de 15 à 25%, en raison de la baisse des recettes fiscales de l’Etat, en totale contradiction avec le décret gouvernemental régissant cette prime, d’après lui.

Outre les difficultés subies par les usagers à cause de la grève, et qui ont été privés d’effectuer plusieurs opérations rentrant normalement dans le cadre du service minimum rendu par les recettes de finances telles que la vente des timbres fiscaux, l’enregistrement d’actes juridiques et des contrats, la grève a privé l’Etat d’importantes recettes fiscales.

Au fait, la loi des finances au titre de cette année prévoit la collecte par l’Etat des recettes fiscales de 29825,0 millions de dinars (MD) en hausse de 9,9% par rapport à 2020.

D’après les données de la loi, une journée d’arrêt de travail des recettes fiscales entraine un manque de ressources quotidien de 82,9 MD. La grève qui se poursuit depuis 21 jours de suite a ainsi privé l’Etat Tunisie de ressources pour 1739,8 MD.

Ce montant équivaut à 46% du budget du ministère de la santé, et 26% du budget du ministère de l’éducation.

Toutefois, et malgré les questions qui se posent à propos de la légitimité de cette grève, l’attitude du syndicat de base des agents de la fiscalité, de la comptabilité publique et du recouvrement ainsi que d’autres structures syndicales, et sans prendre la défense de ceux qui revendiquent trop sans pour autant produire quoi ce soit, est devenue malheureusement « normale » depuis des années dans un contexte où il est devenu difficile de convaincre un corps de métier quelconque de limiter ses revendications à un seuil raisonnable, vue que ceux qui se plaignent des revendications sociales, à savoir la classe politique, sont loin de donner l’exemple en matière de gouvernance et de bonne gestion des deniers publics en abusant de toutes sortes de privilèges sur le dos du contribuable..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek