On s’attend, d’une manière directe ou indirece, à des répercussions rapides de l’invasion russe de l’Ukraine en cas de perturbation logistique dans la région de la mer Noire vers l’Europe, premier fournisseur de la Tunisie en matière de base, alors que l’inquiétude concernant la perturbation des importations de céréales demeure le premier danger qui pèse sur la Tunisie, qui importe environ 80 % de ses besoins en céréales d’Ukraine, dans une moindre mesure de Russie.
Outre les répercussions d’une perturbation probable de l’approvisionnement en blé en provenance de cette nouvelle zone de tension, le budget de la Tunisie subit les répercussions de la hausse du prix du pétrole sur le marché mondial, creusant la différence entre les estimations gouvernementales dans le budget et le prix du marché d’environ 25 $ le baril.
Le gouvernement Bouden a estimé le prix moyen du carburant dans le budget de l’année en cours à 75 dollars, alors que le prix continue d’augmenter sur le marché mondial pour atteindre 100 dollars.
En revanche, la Tunisie ne fait face à aucun risque concernant les importations de gaz, que l’Algérie, principal fournisseur de la Tunisie, sécurise avec cette substance vitale.
La Tunisie fait partie des pays sous pression des fluctuations du marché que l’invasion russe de l’Ukraine pourrait provoquer, ce qui pourrait accroître le déficit budgétaire et le besoin de prêts internes et externes supplémentaires, tandis que les autorités peinent à percevoir la première tranche d’un prêt attendu de la Fonds monétaire international.
Ainsi, on estime que la Tunisie sera contrainte d’ajuster ses besoins de prêts extérieurs pour disposer d’un solde en devises suffisant pour sécuriser les importations de base en fonction des nouveaux prix mondiaux qui seront imposés par les développements sécuritaires dans la région de la mer Noire.
On prévoit également que l’augmentation des prix mondiaux aura un impact direct sur le marché intérieur et les prix des matières premières en Tunisie, étant donné que tous les produits tunisiens sont utilisés dans leur production.
Ceci mène presque sûrement à ce que la hausse des prix des importations se traduirait par une inflation financière importée, qui affecterait le pouvoir d’achat et les équilibres généraux des finances publiques.
Il est à souligner aussi, sous cet angle, que la Tunisie recourra à l’activation des mécanismes d’ajustement automatique à travers des augmentations périodiques du prix du carburant sur le marché local, qui sont des mécanismes qui ont un lourd coût social surtout avec la baisse continue des financements extérieurs et l’incapacité du gouvernement à signer un quelconque accord financier lui permettant de mobiliser des emprunts extérieurs.
L’invasion russe de l’Ukraine entraînera la perturbation au niveau des chaînes d’approvisionnement mondiales, une pénurie de matières premières sur le marché tunisien, d’autant plus que l’Ukraine est l’un des principaux producteurs et principaux exportateurs de céréales dans le monde.
Selon le plan économique pour la période 2022-2026, le gouvernement vise à supprimer progressivement les subventions à l’énergie en augmentant les prix des carburants, de l’électricité et du gaz, pour les consommateurs et les industriels, par l’ajustement automatique des prix des produits pétroliers, ainsi que la création d’un comité de contrôle automatique des prix de l’électricité et du gaz.
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