Société

La Haica et Nessma rabibochées ?

La Haica et Nessma rabibochées ?

Le différend Nessma-Haica et l’assaut violent des forces de l’ordre pour saisir les équipements de la chaîne et rompre sa diffusion ne sert ni les deux protagonistes, ni la liberté d’information et d’expression, ni la démocratie, ni le secteur de l’audiovisuel, ni l’image du pouvoir, ni l’image de la Tunisie. En litige le changement du statut juridique de Nessma Broadcast exigé par le cahier des charges et lui faisant obligation de passer de Sarl à SA.

Dossier délicat s’il en est, une partie de l’actionnariat de la chaîne étant d’origine étrangère, et dont le traitement a enregistré beaucoup de retard aux yeux de la Haica. Ce différend, pour être réglé dans l’intérêt général, devait reposer sur trois conditions : obéir aux exigences de la loi, respecter les décisions de l’institution Haica, préserver l’existence et l’activité d’une chaîne de télévision, Nessma, qui trône depuis trois ans en tête des indices d’audience nationale et emploie près de 450 journalistes, techniciens et employés administratifs. 450 employés et leurs familles en désarroi à l’approche de Ramadan et une chaîne soucieuse, pour l’occasion, d’honorer ses engagements programmatiques tant envers ses publics qu’à l’égard de ses annonceurs et ses sponsors.

Mardi, le dialogue a repris entre les deux parties. Une rencontre à réuni le directeur et responsable juridique de Nessma avec trois membres du régulateur. Le dossier du changement du statut juridique de la chaîne, en phase de finalisation, a été présenté, un délai d’achèvement des formalités sollicité et la reprise de l’activité de la chaîne demandée, le litige n’ayant plus d’objet. Réponse d’attente prudente sinon dilatoire des représentants de la Haica : nous allons examiner vos demandes vendredi en conseil avant de vous répondre. Pour faciliter le dénouement de l’affaire, les actionnaires de Nessma ont décidé de rappeler Fethi Houidi, ancien ministre et ancien chairman de la chaîne (2009-2011) du temps de son lancement, pour les rejoindre en lui octroyant la possession d’une action, légalement suffisante pour l’accréditer.  Homme d’expérience, de modération et de contact, connaisseur du secteur, il sera sans doute appelé à normaliser les rapports entre Nessma et la Haica et à leur permettre de tourner la page.

Cela dit, cette crise demeure symptomatique de la situation difficile et délétère que connait le domaine de l’audiovisuel. Un projet de loi censé le réorganiser et élire une nouvelle Haica gît depuis des mois sur les rayons du Parlement qui continue de l’ignorer. Encore un sujet important prévu par la Constitution qui ne trouve pas sa mise en place, laissant le pays vivre dans le provisoire.

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