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La Libye ne peut plus exporter son pétrole, une dangereuse escalade

La Libye ne peut plus exporter son pétrole, une dangereuse escalade

Rien ne va plus en Libye. Vous me direz que ce n’est pas nouveau, mais quand les guéguerres touchent de plein fouet la principale ressource du pays ça devient encore plus préoccupant. La Compagnie nationale de pétrole en Libye (NOC) a fait savoir hier lundi 18 avril que la production de deux sites pétroliers clés, le terminal de Zouetina et le champ d’al-Charara, a été stoppé après la paralysie de nombreuses installations. L’agitation aux alentours des champs et terminaux pétroliers du fait des tiraillements politiques ne permettait plus de sécuriser les lieux…

C’est toujours la même histoire : Deux gouvernements se font face, celui de Abdelhamid Dbeibah, reconnu par la communauté internationale et dont le mandat court jusqu’aux prochaines élections – renvoyées aux calendes grecques ; et celui que veut imposer l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, adoubé par le Parlement qui se trouve dans l’est du pays, le bastion du maréchal Khalifa Haftar…

Des milices proches de ce dernier campent aux abord des sites pétroliers et exigent «une répartition équitable» des recettes, ils demandant également que Dbeibah s’efface pour céder la place à Bachagha. La NOC dit dans son communiqué qu’elle déplore «le début d’une douloureuse vague de fermetures» de sites pétroliers, «alors que les prix du pétrole et du gaz flambent» sur les marchés internationaux du fait de la guerre en Ukraine. Après la «fermeture forcée» dimanche dernier du champ d’al-Fil (sud), les employés des installations de Zouetina (est), Mellitah (nord-ouest), al-Sarrir (est) et Al Khaleej (est) ont été «contraints à arrêter complètement et progressivement la production», d’après la compagnie, citée par le journal français Le Point ce mardi.

La production «sur les champs d’Abou Al-Tifl (est), al-Intissar (est), al-Nakhla (est)» a également été stoppée dimanche dernier, idem pour le gaz produit dans les unités relevant de ces sites et du port de Zouetina, où «un groupe d’individus est entré de force pour contraindre les employés à cesser les opérations», a indiqué la NOC.

A noter qu’ al-Charara, qui se situe à environ 900 km au sud de Tripoli, produit habituellement 315 000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour (on en était à 1,5 à 1,6 million avant 2011). Principal fournisseur de la raffinerie de Zaouia (ouest), lequel alimente le marché local en carburants, Al-Charara est contrôlé par la société Akakus, co-entreprise entre la NOC, l’espagnol Repsol, le français Total, l’autrichien OMV et le norvégien Statoil.

Le blocage de Zouetina, l’un des quatre terminaux pétroliers de la zone du  “Croissant pétrolier“à l’est, va paralyser l’exportation de près d’un quart du pétrole libyen.

 

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