Economie

La Loi de finances explose en plein vol, la complémentaire plus tôt que prévu…

La Loi de finances explose en plein vol, la complémentaire plus tôt que prévu…

Le coup de sang du président russe, Vladimir Poutine, est une mauvaise nouvelle pour les économies du monde, mais elle l’est surtout pour celles qui tiraient déjà le diable par la queue. La Tunisie à n’en pas douter prendra cette affaire en pleine face. Cela a déjà commencé avec cette tension sur les matières premières – notamment le blé -, les denrées de premières nécessité, ce qui oblige le chef de l’Etat à monter au front. Et tout çà se terminera par des rendez-vous ratés sur les engagements de Tunis auprès du FMI et la Loi de finances 2022…

La Tunisie s’est engagée à réformer à marche forcée, il le fallait au moins dans la posture pour avoir l’oreille du FMI, une écoute que la Tunisie avait perdue après avoir mangé tout son pain blanc. Bon c’est fait, les autorités tunisiennes reprennent langue avec l’institution internationale mais pour le moment on n’en est qu’aux préliminaires. Le temps que le principal bailleur comprenne ce pays qu’il comprend de moins en moins, qu’il comprenne quelque chose à ces indicateurs macroéconomiques qui sont par moments une vraie étrangeté, qu’il obtienne les garanties exigées sur les réformes et le cap économique, il se passera des semaines voire des mois

Et puis il y a les hypothèses de la Loi de finances 2022, qui ont volé en éclats sous les coups de boutoir d’un contexte international délétère, et le mot est faible puisqu’il y a risque de guerre totale sur au moins une partie de l’Europe, et si l’Europe est touchée le monde trinque. Le vieux continent s’affole déjà et pour la Tunisie ça commence par cette flambée sur le marché du pétrole qui atomise une hypothèse phare de la Loi de finances 2022 : un baril du pétrole à 75 dollars. Inutile de vous dire qu’on est déjà nettement au-delà, et ce n’est pas fini

La conséquence immédiate ce sont des dépenses supplémentaires pour la Tunisie, un Budget 2022 qui va enfler considérablement vu le poids des importations d’hydrocarbures mais c’est surtout un besoin de financement étranger qui va gonfler considérablement. Et qui dit financement étranger dit forcément FMI, puisque même les autres partenaires ne bougeront pas d’un iota sans le feu vert de l’institution internationale. La Tunisie avait tablé sur un pactole étranger de 19 350 millions de dinars, qu’elle a déjà le plus grand mal à obtenir, que dire si elle revoit à la hausse ses besoins…

Manifestement on aura droit à une Loi de finances complémentaire beaucoup plus vite que prévu, en raison de la conjoncture mondiale, et çà aussi c’est une très mauvaise nouvelle. Pour le moment personne n’en parle du côté de Tunis, l’heure étant à l’emprunt obligataire local pour tenter de sauver une partie des meubles, mais nul doute que la Loi de finances 2022 morte-née par la force des choses et sa Loi complémentaire se convoqueront très vite sur la table de l’exécutif tunisien. Il faudra encore faire des acrobaties pas possibles pour pondre des textes joliment structurés. Pour leur application on repassera…

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