L’agence de notation financière Moody’s a annoncé vendredi avoir abaissé la note souveraine des États-Unis, la faisant passer de “Aaa” à “Aa1”, soit une dégradation d’un cran, invoquant une dette publique élevée et des coûts d’intérêt supérieurs à ceux des pays comparables. Il s’agit d’un événement majeur, car c’est la première fois que Moody’s retire sa note maximale à la première économie mondiale.
Dans un communiqué, l’agence a précisé :
« Les administrations américaines successives et le Congrès n’ont pas réussi à s’accorder sur des mesures pour modifier la trajectoire du déficit budgétaire, ni à freiner l’augmentation constante du coût de la dette. »
Ce déclassement fait suite à une décision similaire de Fitch Ratings, qui avait déjà abaissé en août 2023 la note de la dette américaine d’un cran, justifiant cette mesure par la dégradation attendue des finances publiques et les négociations récurrentes sur le plafond de la dette, qui menacent à chaque fois la capacité des États-Unis à honorer leurs engagements.
Malgré ce déclassement, Moody’s a maintenu une perspective stable sur la note américaine, soulignant que l’économie reste « unique » de par sa taille, sa capacité d’innovation, ses revenus élevés, son potentiel de croissance solide et sa productivité en constante amélioration. Ces éléments permettent, selon l’agence, d’envisager une stabilité à court terme malgré les déséquilibres structurels.
La décision de Moody’s a immédiatement suscité une vive réaction de la Maison Blanche. Le directeur de la communication, Steven Cheung, a critiqué le jugement de l’agence, et en particulier Mark Zandi, économiste en chef chez Moody’s, l’accusant d’être un adversaire politique du président Donald Trump.
« Personne ne prend ses analyses au sérieux, il a été prouvé à plusieurs reprises qu’il avait tort », a-t-il publié sur les réseaux sociaux.
Cette sortie illustre la polarisation croissante du débat budgétaire aux États-Unis, où les décisions économiques sont de plus en plus interprétées à travers un prisme partisan.
Ainsi, avec cette décision, Moody’s rejoint désormais Fitch dans une lecture plus prudente de la santé financière américaine. Bien que la note Aa1 reste élevée, elle envoie un signal d’alerte sur la soutenabilité du déficit budgétaire, dans un contexte où les intérêts de la dette représentent une part croissante du budget fédéral.
Le débat sur la maîtrise des finances publiques devrait s’intensifier à l’approche de la présidentielle américaine de 2026.
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