Le Sommet de la Ligue arabe s’est achevé hier mercredi 2 novembre à Alger, avec son lot de résolutions et de déclarations passionnées – de toute façon les pays arabes ne dépassent jamais ce stade – sur la cause palestinienne. Hasard du calendrier : Au même moment où finit la grand-messe des pays arabes l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait son grand retour. Le pire ennemi des Palestiniens se réinstalle. Que feront ou que peuvent faire les leaders du monde arabe pour contrer ça ? Rien. D’ailleurs personne ne peut rien faire…
Par la “magie” de la démocratie, celui qui traîne, avec sa femme, des tas de casseroles pour corruption et autres revient en grande pompe. Après les énièmes législatives dans ce pays frappé d’instabilité politique chronique, le triomphe de Netanyahu pourrait être officialisé dès ce jeudi, avec quelque 65 députés pour sa coalition sur un total de 120 élus au Parlement israélien – la Knesset. Un miracle que l’ancien Premier ministre doit certes à son parti, le Likoud (32 élus), mais surtout à son alliance avec les partis religieux orthodoxes, des durs (19 députés) et à l’extrême droite (14 élus)…
Comme un peu partout dans le monde et surtout en Europe, Israël est aussi travaillé par la montée des extrémistes, des xénophobes, des anti-Palestiniens surtout. Certes la cause palestinienne n’a pas avancé d’un iota avec le Premier ministre sortant Yaïr Lapid, patron de la formation centriste Yesh Atid (“Il y a un futur”), mais ce qui est certain c’est qu’avec Netanyahu tout espoir est obstrué. Rappelons que son seul credo est ‘Avec moi il n’y aura jamais de paix avec les Palestiniens’. Et c’est pour ça que les électeurs israéliens l’ont reconduit.
Ainsi va Israël, une société malade et sclérosée où même les inculpations pour corruption ne font plus reculer les électeurs. La démocratie à l’israélienne bafoue ouvertement toute morale publique, au nom d’une protection contre je ne sais quel danger les citoyens pensent que Netanyahu est l’homme de la situation. Voilà où mène une paranoïa généralisée, la peur de l’autre, surtout du voisin palestinien. Les horizons de la Palestine se ferment avec les nouveaux maîtres d’Israël dont le point commun est la haine de la paix.
Les horizons des Palestiniens se ferment chez eux mais aussi chez leurs soutiens de toujours, le revirement spectaculaire du porte-drapeau, la Turquie, en est la parfaite illustration ; à ajouter au rapprochement historique entre Israël et les Emirats arabes unis, sans oublier Bahreïn. Et que dire du pacte que le Liban vient de sceller avec l’Etat hébreu, au nom d’impératifs économiques, le gaz en l’occurrence. Même l’Arabie saoudite, la dernière grande forteresse, est fortement tentée…
Les Palestiniens ont joué contre eux-mêmes en ratant systématiquement toutes les offres de paix depuis feu Yitzhak Rabin, l’ex-président américain Donald Trump leur a fait beaucoup de mal avec les Accords d’Abraham, mais personne ne s’attendait à un cataclysme tel que Benjamin Netanyahu. Maintenant il est bien là, les Palestiniens filent droit vers des tourments qu’ils devront boire jusqu’à la lie, hélas.
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