Economie

La montée en flèche du dollar accroit le service de la dette et pèse sur la balance commerciale

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La montée considérable du dollar causerait la hausse du service de la dette extérieure et des intérêts courus pour les dettes contractées en dollar au moment où les autorités tentent de conclure un accord de financement avec le Fonds monétaire international d’un montant de 4 milliards de dollars qui permettrait au pays de mobiliser pas moins de 12 milliards de dinars pour financer le budget pour les mois qui restent de l’année en cours.

La valeur de l’euro a chuté, mardi 12 juillet, pour atteindre un dollar, à un niveau historique que la monnaie unique n’avait pas connu depuis vingt ans, compte tenu des risques qui planent sur l’approvisionnement de l’économie européenne en gaz russe. La valeur de l’euro a atteint 3,212 dinars tunisiens, tandis que le dollar a atteint un niveau record de 3,172 dinars.

La Tunisie subit les répercussions de la crise russo-ukrainienne, étant donné que la hausse de la valeur du dollar contribue à alourdir automatiquement le service de la dette en raison de la structure de la dette publique tunisienne composée à 25% en dollar outre les nouveaux prêts qu’elle négocie actuellement avec le FMI. Selon les données officielles, la dette publique de l’Etat s’élèvera d’ici fin 2022 à 114 milliards de dinars, contre 107 milliards de dinars en 2021, ce qui constitue une augmentation de plus de 6 milliards de dinars.

Une augmentation des taux de change du dollar par rapport au dinar est susceptible d’entraîner une hausse du volume de la dette publique et aggraver le déficit de la balance commerciale qui a atteint un niveau record de 12 milliards de dinars à la fin du mois de juin dernier.

En outre, une bonne partie des importations de la Tunisie se font en dollar, notamment l’énergie, ce qui augmentera le déficit de la balance commerciale malgré l’amélioration des revenus de l’exportation des phosphates, des produits manufacturés et des revenus du secteur touristique.

Récemment, l’agence de notation « Fitch » a placé la Tunisie dans une liste de 17 pays à risque de défaut de paiement, dont la Tunisie, le Liban et le Sri Lanka.

Fitch a annoncé avoir ramené ses attentes sur la dette souveraine au niveau des perspectives négatives, soulignant que la guerre russo-Ukrainienne avait ralentie le commerce international, la croissance économique, les flux de capitaux et accéléré l’inflation.

Notons que l’inflation et l’augmentation des prix des matières premières au niveau mondial continuent de peser sur l’économie Tunisienne. Au cours du mois de juin, le taux d’inflation a poursuivi sa tendance haussière pour atteindre le niveau de 8,1%, après avoir enregistré 7,8% en mai, 7,5% en avril et 7,2% en mars 2022, selon l’Institut national de la statistique.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI