Economie

La nouvelle ministre de la Fonction publique, commet la même erreur que M. Abbou !

La nouvelle ministre de la Fonction publique, commet la même erreur que M. Abbou !

La ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Fonction publique, Hasna Ben Slimane a parlé hier mardi 29 septembre 2020 comme elle n’avait jamais parlé auparavant.

En effet, elle a déclaré lors d’une intervention, sur les ondes de la radio nationale à propos de la possibilité de revoir les horaires de travail, à cause la situation du coronavirus en Tunisie que la situation des finances publiques est « critique » voire même « très critique ». Inquiète, la nouvelle ministre a appelé, d’ailleurs comme le font tous les jours ses prédécesseurs, les tunisiens à plus de « patience » et de « partage de sacrifices » …une belle leçon de morale.

Hasna Ben Slimane a expliqué la difficulté de la situation financière et économique par le poids des salaires de la fonction publique tout en précisant que le recrutement dans l’administration doit se faire selon les besoins, ce qui nécessite un audit et l’élaboration d’études.

Néanmoins, elle a annoncé une bonne nouvelle, au passage et au grand bonheur des chômeurs qui cherchent une planque dans l’administration, que les textes d’application de la loi relative au recrutement exceptionnel des « diplômés » ayant au minimum dix ans de chômage par la fonction publique seront finalisées en 2021 pour application! Histoire de remplir le secteur public de compétences…

En flagrante contradiction par rapport à son inquiétude du triste sort des finances publiques, la ministre a évoqué la nécessité de revoir à la hausse les salaires de certaines catégories de hauts fonctionnaires tout en indiquant qu’un décret sera incessamment promulgué dans ce sens. Sans commentaire !

Cette démarche complètement erronée eu égard à l’effondrement des fondamentaux de l’économie tunisienne n’est pas nouvelle.

L’ex-ministre, Mohamed Abbou a révélé le 17 juin 2020, qu’un décret est en cours d’élaboration pour réviser à la hausse les rémunérations des présidents directeurs généraux et des hauts fonctionnaires de l’administration et des entreprises publiques à des niveaux inédits.

Hasna Ben Slimane, ignore probablement les recommandations de presque tous les rapports des bailleurs de fonds et des instances nationales de contrôle administratif et financier qui insistent sur l’existence d’une pléthore de cadres et de très « hauts cadres » dans l’administration et les entreprises publiques.

Ces rapports appellent constamment à dégraisser l’administration et à arrêter le recrutement des milliers de chômeurs dans le secteur public, sociétés de l’environnement et autres. Ces rapports rappellent aussi l’importance des effectifs des entreprises de l’Etat (190 mille fonctionnaires) du fait qu’elles sont appelées à disparaître du moins, sur le plan juridique, en raison de leur pertes colossales (-4755 millions de dinars, fin 2018) et l’accumulation de leurs dettes qui dépassent 7.5 fois leurs capitaux.

Toutefois, certains observateurs croient que ces nouveaux gros salaires qui seront accordés aux « hauts fonctionnaires » de l’administration ne seraient en fait qu’une gratification pour des dirigeants de partis politiques qui se partageront les hauts postes administratifs après chaque élection ou même sans élections pour qui les salaires actuels ne sont plus attirants.

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