Energie

La part des énergies renouvelables dans le mix électrique de l’Afrique atteindra 47% d’ici 2030

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La transition énergétique est au cœur des préoccupations mondiales, et l’Afrique ne fait pas exception. Un rapport récent de la Chambre africaine de l’énergie (AEC) souligne les changements significatifs à prévoir dans le mix énergétique du continent au cours des prochaines décennies.

Alors que les énergies renouvelables connaîtront une croissance exponentielle, le gaz naturel continuera de jouer un rôle crucial en tant que carburant de transition.

Augmentation des capacités solaires et éoliennes

Selon les projections du rapport, la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique africain devrait passer de 25% en 2023 à 47% en 2030, atteignant finalement 75% en 2050. Cette transition sera alimentée par une augmentation significative des capacités solaires et éoliennes. Ces énergies propres contribueront non seulement à réduire les émissions de gaz à effet de serre mais aussi à étendre l’accès à l’électricité, un défi majeur dans une région où près de 600 millions de personnes en sont encore dépourvues.

Cependant, le gaz naturel continuera à jouer un rôle essentiel dans le mix énergétique. Actuellement considéré comme un carburant de transition, le gaz naturel devrait représenter 30% de la production électrique en 2030, avant de régresser à 20% en 2040 et à 10% en 2050. Cette diminution s’inscrit dans la logique d’une transition vers des sources plus durables et renouvelables.

Entrée de nouveaux acteurs sur le marché

L’utilisation du gaz naturel en Afrique est particulièrement cruciale au nom de la justice climatique. Bien qu’il ne contribue qu’à hauteur de 3% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, le continent africain abrite une population importante sans accès à l’électricité. En 2020, huit pays d’Afrique subsaharienne affichaient des niveaux d’électrification inférieurs à 20%, soulignant ainsi l’urgence de développer des sources d’énergie accessibles et propres.

Le rapport met également en lumière les prévisions de production de gaz naturel en Afrique, passant d’environ 265 milliards de mètres cubes en 2023 à plus de 280 milliards en 2025. Cette augmentation sera notamment alimentée par l’expansion de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique et par l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché.

 

La production du pétrole brut devrait rester stable

Les exportations de GNL seront dominées par des acteurs tels que le Nigeria et l’Algérie, mais d’autres contributeurs significatifs incluront l’Égypte, la Guinée équatoriale, le Mozambique, et le projet offshore au large du Sénégal et de la Mauritanie.

Sur le front des hydrocarbures liquides, la production de pétrole brut et de condensats devrait rester stable autour de 6,77 millions de barils par jour en 2024, représentant environ 8% de la production mondiale. Quatre pays membres de l’OPEP, à savoir le Nigeria, la Libye, l’Algérie et l’Angola, continueront de dominer la production d’hydrocarbures liquides sur le continent.

En termes d’investissements, le rapport révèle que des dépenses d’environ 450 milliards de dollars sont prévues entre 2023 et 2030 dans le secteur pétro-gazier en amont. La majorité de ces investissements se concentrera en Afrique de l’Ouest (50%) et en Afrique du Nord (30%), avec environ 65% provenant des compagnies nationales et internationales de pétrole.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek