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La prise de contrôle israélienne du passage de Rafah révèle l’impuissance égyptienne

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Incursion israélienne à Rafah : une surprise malgré les avertissements ?

Après des mois de mises en garde égyptiennes, l’armée israélienne a annoncé ce mardi avoir pris le contrôle du passage de Rafah, le principal lien entre l’Égypte et la bande de Gaza.

Cette opération marque la première incursion israélienne dans le corridor de Philadelphie depuis le retrait de Gaza en août 2005, un corridor de 14 kilomètres de long désigné comme zone tampon en vertu de l’accord de paix entre l’Égypte et Israël.

Réponse égyptienne : entre condamnation et impuissance

En réaction, le ministère des Affaires étrangères égyptien a rapidement condamné les opérations militaires à Rafah, soulignant l’impact désastreux sur plus d’un million de Palestiniens qui dépendent de ce passage pour les secours et les aides médicales.

L’Égypte a appelé Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter les politiques risquées qui pourraient mettre en péril les efforts de paix en cours. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré que le monde avait échoué à empêcher l’offensive israélienne à Rafah, témoignant d’une impuissance internationale.

Appels à l’intervention et à la diplomatie

Les médias égyptiens ont rapporté que Le Caire a exigé l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes. Un haut fonctionnaire, sous couvert d’anonymat, a averti des graves conséquences de l’incursion.

Le ministre de la Défense égyptien, Mohamed Zaki, a rencontré le commandant de CENTCOM américain pour discuter de la situation, soulignant l’importance de coordonner les efforts internationaux pour un cessez-le-feu à Gaza.

Une position symbolique contestée

Par ailleurs, l’Égypte a protesté contre la diffusion par Israël de vidéos montrant le drapeau israélien à Rafah, considérant cela comme une atteinte à ses efforts de minimisation des conflits près de ses frontières.

Un accord avait été conclu pour que une société de sécurité américaine prenne la gestion de Rafah, conditionnant la restriction des opérations israéliennes pour empêcher le Hamas de contrôler le passage.

Un contexte de tensions récurrentes

Dès janvier, le chef de l’Autorité d’Information égyptienne avait prévenu qu’une avancée israélienne vers le corridor de Philadelphie menacerait gravement les relations égypto-israéliennes. L’Égypte a réitéré son refus de toute tentative de déplacement des Palestiniens vers le Sinaï et a affirmé maintenir ses frontières à l’abri des ambitions israéliennes.

En septembre 2005, l’accord de Philadelphie avait formalisé le retrait israélien et la remise du contrôle de Rafah aux Palestiniens, un accord qui semble aujourd’hui plus fragile que jamais.

Ce développement à Rafah non seulement souligne l’impuissance égyptienne face aux actions unilatérales d’Israël, mais il met également en lumière la complexité des enjeux sécuritaires et diplomatiques dans la région, où chaque mouvement a des répercussions profondes pour les populations civiles et la stabilité régionale.Top of Form

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Publié par
balkis