La Chine multiplie les manoeuvres militaires – dans la dernière c’était carrément des tirs à munitions réelles – autour de Taïwan, montre les muscles, encercle totalement l’île rebelle… Rien n’y fait, l’intimidation de la 2e puissance militaire de la planète laisse froid le président indépendantiste Lai Ching-te. Il a déclaré ce vendredi 25 octobre que Taïwan “ne cédera pas un centimètre” de son territoire…
Il a tenu ces propos à l’occasion d’une virée sur les îles Kinmen, nichées à seulement 5 kilomètres de la ville chinoise de Xiamen, on verrait presque les canons chinois. C’est dire que le leader taïwanais ne tremble pas face au tout-puissant Xi Jinping. “(Nous) ne céderons pas un centimètre de territoire à Taïwan, Penghu, Kinmen et Matsu pour fermement défendre notre patrie“, a martelé Ching-Te, listant les îles sous le contrôle de Taipei.
A noter que cette visite intervient après des exercices militaires orchestrés par Pékin mardi dernier, l’île rebelle a répliqué 2 jours après avec des manoeuvres dans les eaux du détroit de Taïwan, là aussi avec des tirs à munitions réelles. Coup pour coup. Le président taïwanais était aussi ce vendredi dans ces îles pour y célébrer le 75e anniversaire d’une victoire militaire des nationalistes sur les forces communistes chinoises.
L’histoire repasse par cet épisode tourmenté et ça Jinping le prend très mal. Pour rappel tout de suite après la fondation de la République populaire de Chine (RPC), le 1er octobre 1949, les nationalistes ont affronté les communistes et les ont battus à plate couture. La Chine a dû leur céder les îles Kinmen au terme de la bataille de Guningtou. Depuis Pékin rumine sa vengeance.
Les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek avaient perdu la longue guerre qui les opposa aux combattants communistes menés par Mao Tsé-toung. Les nationalistes avaient alors trouvé refuge dans l’île de Taïwan. Depuis la Chine la revendique comme une de ses provinces, ce qui est faux factuellement puisque la RPC est officiellement née après la sécession des nationalistes…
Les Chinois ont pu réunifier tout le territoire depuis la fin de la guerre civile, seul Taïwan leur tient tête. Le conflit s’est accéléré en 2016, avec l’élection à la présidence taïwanaise de la dame de fer Tsai Ing-wen, puis du tonitruant Lai Ching-te en 2024. Le président chinois répète qu’il opte pour une récupération pacifique de l’île mais a dit fermement que le “recours à la force” n’est pas exclu en cas de blocage.
Pékin, 2e puissance de la planète, n’a besoin de personne pour guerroyer avec lui et imposer sa volonté, même si ses vassaux russe et nord-coréen n’attendent que son signal. Par contre Taïwan a besoin d’être défendu, même si militairement il est très costaud, avec des armes modernes qui feraient de sacrés dégâts en cas d’affrontement. Les USA se sont engagés à agir militairement si l’ogre chinois avance vers l’île indépendantiste.
L’issue de cette affaire se joue aussi chez les voisins, en Ukraine. La Corée du Nord, un des bras armés de la Chine, a franchi le rubicond en envoyant ses soldats secourir la Russie, embourbée dans sa guerre. Avant ça l’Iran a envoyé à Moscou des drones et des missiles, et l’Occident n’a pas bougé le petit doigt ou à peine, alors que tout ça se passe en Europe…
Si les Américains et les Européens continuent de reculer face à leur responsabilité historique, préférant le confort factice d’une paix qui s’est volatilisée depuis le 24 février 2022 (invasion de l’Ukraine), ils donneront l’accord tacite qu’attend Jinping pour se jeter goulûment sur Taïwan. Et le président chinois lui a les moyens de ses ambitions, pas comme le grandiloquent Vladimir Poutine.
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