Economie

La Société des Chemins de fer Tunisiens dispose de 7900 millions de dinars oisifs !

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Le ministre du Transport et de la Logistique Moez Chakchouk vient d’annoncer lors d’une séance d’audition tenue en début de semaine, au palais du Bardo que les pertes cumulées de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) ont atteint 800 millions de dinars en 2020. Les dettes de la société dépassent selon le ministre les 365 millions de dinars.

En revanche, un rapport publié par le ministère des finances fin mai 2020 sur l’évolution des activités des entreprises publiques a révélé que les dettes de la SNCFT selon les dernières données financières actualisées sont de 1179 millions de dinars dont 932 millions de dettes auprès des banques sachant que la société ne publie pas ses états financiers annuels.

Moez Chachouk a souligné que le plan stratégique de la société est axé sur la réhabilitation des infrastructures, le renouvellement des équipements, l’amélioration de la gouvernance, le rétablissement des équilibres financiers et le développement des services. A ce titre, une étude préliminaire sera examinée, en conseil ministériel, vers la fin de l’année en cours a précisé le ministre tout en assurant que les autorités œuvrent pour la préservation des entreprises publiques et leur réforme dans les meilleurs délais.

Le ministre a, en outre, insisté sur l’importance de mobiliser les financements nécessaires pour lever les obstacles qui entravent les investissements de la SNCFT et qui impactent négativement, son rendement et ses services tout en évoquant l’impact négatif de la bureaucratie sur la mobilisation des financements extérieurs, ce qui a été, selon lui, derrière le retard accusé dans la réalisation de certains projets à l’instar de celui du réseau ferroviaire rapide.

Il a révélé que 7900 millions de dinars (2,4 milliards d’euros) soit l’équivalent de 6,8% du PIB, de financements accordés à la société par des bailleurs de fonds entre 2010 et 2018 n’ont pas été utilisés jusqu’à ce jour en raison de l’incapacité de réaliser des projets qui ont pourtant fait l’objet des études nécessaires et ont été donc validés…

Absence d’entretien de l’infrastructure et du matériel, services lamentables, lignes mal desservies, retards fréquents, accidents dus à la vétusté du matériel, etc. Un tas de maux dont souffre la SNCFT et qui étaient facilement évitables si les fonds colossaux qui lui ont été consacrés ont été investis…

In fine, avec ces 7900 millions de dinars oisifs, n’est-il pas plus intéressant de se doter d’une nouvelle compagnie de chemin de fer du fait que cela revient nettement moins cher que la restructuration de cette entreprise-gouffre ?

Et pour cause, Moez Chakchouk a affirmé lors de son audition que la modernisation du secteur du réseau ferroviaire national coûte 10000 millions de dinars (11.4% du PIB) tout en affirmant qu’il espère voir l’Etat commencer à budgétiser ce chantier à partir de l’année 2022.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek