Economie

La solution gouvernementale pour les dettes touristiques sera-t-elle la confiscation des hôtels ?

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Le ministre du Tourisme, Habib Ammar s’est réuni, ce vendredi 23 avril 2021, avec les responsables financiers, les présidents et représentants des fédérations professionnelles du tourisme et des activités connexes pour préparer une réunion prochaine, regroupant toutes les parties prenantes du secteur touristique et les établissements bancaires et financiers concernées, afin d’identifier des solutions définitives à l’endettement structurel des établissements touristiques, selon le ministère.

La réunion a permis, entre autres, de concevoir les démarches permettant de trouver les pistes adéquates pour réduire l’endettement des établissements touristiques auprès des banques tunisiennes.

Au cours la séance du travail, les responsables ont passé en revue les difficultés rencontrées par le secteur du tourisme, depuis 2011, notamment pendant cette conjoncture difficile marquée par la pandémie du coronavirus, ce qui a provoqué la suspension de l’activité touristique et l’aggravation de l’endettement du secteur.

En outre, ils ont évalué le niveau de la mise en œuvre de la décision gouvernementale relative à l’octroi de prêts aux établissements touristiques, dans le cadre des mesures approuvées, lors du Conseil ministériel restreint, tenu le 6 novembre 2020.

Selon le dernier bulletin des statistiques financières de la Banque Centrale de Tunisie N° 213 du mois de janvier 2021, l’encours des crédits « Hôtels et Restaurants », qui composent la masse critique des engagements du secteur touristique est de 4630,8 millions de dinars (MD) répartis entre les crédits à court terme pour 1944.4 MD et 2686.9 MD en ce qui concerne les crédits à moyen et long terme.

Selon les spécialistes du secteur, 2,7 milliards de dinars des dettes du secteur touristiques sont des créances classées alors que les créances litigieuses sont évaluées à 1.6 milliards de dinars.

Toujours selon les spécialistes, il est presque certain que les autorités cherchent, pour liquider la situation, à aller sur la piste de la création d’une société de gestion d’actifs dont la loi d’instauration a été rejetée par la constituante en 2014 vu le flou qui entoure son fonctionnement et les intervenants dans son capital.

La création d’une société de gestion d’actifs (Asset Management Company – AMC) a soulevé à l’époque une vive polémique du fait que le projet de loi de son instauration prévoit le rachat par cette société des unités hôtelières endettées auprès des banques à 50% de la valeur de la créance impayée contre l’abandon de celle-ci par la banque outre la possibilité de changer la vocation des établissements hôteliers en projets immobiliers.

Des entreprises qui se proclament comme des fonds d’investissement en capitaux manifestent toujours un grand intérêt pour le rachat des hôtels surendettés qui se comptent par centaines.

L’opération est considérée, dans son ensemble, par une large frange d’économistes et de spécialistes financiers comme un montage de confiscation du secteur touristique qui sera étendue progressivement aux autres secteurs économiques, d’après les dispositions du projet abandonné en 2014 de la création de la société de gestion d’actifs.

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek