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La Tunisie à deux doigts du point de rupture de l’équilibre politique

La Tunisie à deux doigts du point de rupture de l’équilibre politique

La situation politique en Tunisie a connu, ces derniers jours, une augmentation dangereuse de la tension qui a touché toutes les composantes de la classe politique chamboulé l’équilibre instable mis en place avec beaucoup de peine, pour pouvoir constituer une coalition gouvernementale.

Cette tension politique a ébranlé tout le système, de façon à redistribuer les cartes entre la coalition gouvernementale et l’opposition, à un point où à défaut de suivre de près l’évolution de la carte politique du pays, on ne peut plus savoir qui gouverne et qui est dans l’opposition.

Tout ce manège tourne autour d’Ennahdha qui, en voulant absolument tout maîtriser et imposer ses règles, prétendant choisir ses alliés et évincer ceux qu’elle ne juge pas assez fiables, s’est retrouvée avec les flancs à découvert, avec pour seuls alliés ses satellites qui font plutôt partie de son effectif que de ses alliés.

Derrière tout ce manège, on peut constater que c’est Abir Moussi, l’ennemi juré des islamistes, qui a fini par semer le trouble dans toute cette organisation. En s’acharnant et s’entêtant à mener sa guerre sacrée contre les islamistes, Abir Moussi a fini par marquer des points. Et de sacrés points. Comme toute le classe politique représentée dans l’ARP est, on ne peut plus opportunistes, certaines de ses composantes, ayant senti le vent tourner et s’étant assurés qu’il n’y avait aucun moyen de composer avec Ennahdha sans se brûler à son contact et sans risquer de se retrouver sur les bancs des accusés devant les tribunaux qu’Ennahdha se vante de contrôler de bout en bout, ont choisi de changer de camp et ont rallié le camps de Abir Moussi, en pensant que s’ils s’y mettaient à plusieurs, ils finiraient par obtenir une majorité suffisante pour écarter les islamistes du pouvoir, voire de la scène politique du pays.

Méanmoins, Ennahdha ne compte pas se laisser faire. Elle a fait savoir qu’elle va punir tous ceux qui ont osé lui faire face. Elle s’est donc jurée d’éjecter les démocrates du Mouvement du Peuple du gouvernement et aussi Tahya Tounes, dont les députés se sont alignés sur la position du PDL, en rapport avec la motion de censure qui a visé leur chef, Rached Ghannouchi. Ennahdha a décidé d’écarter ces deux partis de la coalition gouvernementale et de les remplacer par 9alb Tounes. Il n’y a, en fin de compte, que les « démocrates » du Courant Démocratiques des Abbou, qui ont réussi à mériter le satisfécit d’Ennahdha.

Ghannouchi aurait même demandé à Fakhfekh d’opérer un remaniement de son gouvernement dans ce sens, le menaçant de le frapper par une motion de censure à laquelle il n’a guère de chances de résister.

Pour sa part, Fakhfekh semble décidé de se positionner du côté du président de la République, Kaïs Saïed, qui l’avait choisi pour ce poste et aurait, donc, opposé une fin de non recevoir aux ordres du Cheikh.

Pour leur part, les leaders du Mouvement du Peuple se sont inscrits dans la résistance face aux islamistes, en annonçant qu’ils ne comptaient nullement quitter le gouvernement et que s’il y avait des choses qui devraient changer, ou être décidées, seul le président de la République qui pourrait le faire.

On en est, ce soir à ce point, en attendant ce que demain pourrait bien apporter ?

En attendant, le peuple qui se croyait le centre d’intérêt de tout ce beau monde ne peut que regarder, impuissant, en retenant son souffle, mais aussi les larmes qu’il est tenté de verser sur son sort.

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