Face à l’urgence environnementale et à la nécessité de diversifier son mix énergétique, la Tunisie s’engage résolument sur la voie de la mobilité électrique.
Cette orientation, portée par une volonté politique affirmée et des investissements croissants, place le pays à l’avant-garde d’une transformation profonde de son secteur des transports.
Des ambitions chiffrées
Le gouvernement tunisien a dévoilé un plan ambitieux visant à électrifier une part significative de son parc automobile d’ici 2030. L’objectif affiché : atteindre 50 000 voitures électriques et 5 000 bornes de recharge, contre seulement 5 000 véhicules et 60 bornes prévues d’ici 2026.
Pour accompagner cette mutation, un projet de décret est en cours d’élaboration afin d’encadrer le secteur de la recharge, en fixant des normes techniques et des procédures claires pour l’installation des infrastructures. Ce cadre réglementaire solide doit garantir la qualité et la sécurité des équipements, tout en favorisant la confiance des consommateurs.
Infrastructures : des progrès notables
Si la Tunisie compte aujourd’hui environ 160 bornes de recharge réparties sur le territoire, ce chiffre reste modeste au regard des 850 stations-service existantes et des besoins croissants des usagers. Toutefois, le réseau est en constante évolution, porté par l’essor des véhicules hybrides et électriques depuis 2020.
Des initiatives privées et publiques contribuent à densifier l’offre, tandis que l’arrivée de nouveaux modèles, plus abordables et adaptés au marché local, devrait accélérer l’adoption de la mobilité électrique Parallèlement, une politique tarifaire incitative, notamment des tarifs préférentiels pour la recharge nocturne, vise à rendre cette transition plus accessible.
Des avantages significatifs
Le premier avantage notable pour les Tunisiens réside dans la réduction significative des coûts d’utilisation. Les voitures électriques consomment moins d’énergie que les modèles thermiques, et leur entretien est nettement moins onéreux, car elles comportent moins de pièces mécaniques sujettes à l’usure.
Un plein électrique coûte bien moins cher qu’un plein d’essence, et il est même possible de recharger son véhicule à domicile, voire gratuitement grâce à l’énergie solaire. De plus, l’État tunisien a mis en place des mesures fiscales attractives : la TVA est passée de 19 % à 7 %, les frais de vignette ont été divisés par deux et les droits de douane totalement supprimés, permettant aux acheteurs de réaliser jusqu’à 50 000 dinars d’économies sur un véhicule de 100 000 dinars.
Les véhicules électriques ne produisent aucune émission de CO₂ lors de la conduite, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de l’air et à la lutte contre la pollution urbaine. Cette caractéristique séduit une population de plus en plus sensible aux enjeux environnementaux, d’autant que l’utilisation de sources d’énergie renouvelable pour la recharge, comme le solaire, renforce leur attrait écologique.
Pour une transition énergétique réussie
Le secteur des transports représente près de 36% de la consommation d’énergie finale et 26 % des émissions de gaz à effet de serre en Tunisie. L’électrification du parc automobile s’inscrit donc dans une stratégie plus large de développement durable et de lutte contre le changement climatique.
Les véhicules électriques, moins polluants, contribuent à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles et à l’amélioration de la qualité de l’air. Cette dynamique pourrait également transformer le tissu économique, en nécessitant la reconversion de certains métiers de la réparation automobile et en stimulant la formation dans de nouveaux domaines technologiques.
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