À l’occasion de la 27e édition des Rencontres francophones sur la santé, organisées à Genève le dimanche 18 mai, le ministre de la Santé, Dr. Mustapha Ferjani, a prononcé une conférence sur le thème de la migration des compétences dans le secteur de la santé.
Le ministre a souligné que ce phénomène constitue une menace réelle pour les pays du Sud, y compris la Tunisie. Il a présenté un ensemble de mesures incitatives mises en place par le gouvernement pour encourager les cadres médicaux à rester, en particulier dans les régions de l’intérieur du pays. Ces mesures portent notamment sur le développement des infrastructures, la numérisation des services et la généralisation de la télémédecine.
Dr. Ferjani a insisté sur le fait que la lutte contre cette tendance exige une amélioration des conditions de travail au niveau local, ainsi qu’un renforcement de la coopération institutionnelle entre les pays du Nord et ceux du Sud, à travers des accords transparents. Il a mis en garde contre les initiatives individuelles, qu’il considère comme affaiblissant les systèmes de santé dans les pays en développement.
Comme de nombreux autres États, la Tunisie est confrontée à de multiples défis économiques, politiques et sociaux qui ont notamment contribué à l’émigration des professionnels de santé. Ce phénomène représente aujourd’hui l’un des enjeux majeurs menaçant la performance du système de santé tunisien, en l’absence de mesures fortes et structurelles pour y faire face.
Une étude menée par l’Institut tunisien des études stratégiques révèle que les professionnels de santé choisissent de partir principalement à cause d’un environnement jugé inadapté — manque de reconnaissance, conditions de travail difficiles, insécurité, qualité de vie dégradée et absence de perspectives d’avenir — bien plus que pour des raisons purement financières.
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