Avec l’élection de Kaïs Saïed à la présidence de la République et après le 25 juillet 2021, la Tunisie a réorienté sa politique étrangère en mettant particulièrement l’accent sur une diplomatie économique active vers plusieurs pays développés et émergents dont la Chine et d’autres pays asiatiques.
Ce rapprochement vise à établir des liens politiques et économiques solides, reflétant une volonté de diversifier les partenariats internationaux et de tirer parti des opportunités offertes en l’occurrence par les puissances asiatiques.
Dans ce contexte, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a reçu avant hier mardi 20 août 2024 au palais du gouvernement de La Kasbah, l’ambassadeur de la République populaire de Chine en Tunisie, « Wang Li ». L’entretien a notamment porté sur la participation de la Tunisie au Forum de coopération Chine-Afrique qui se tiendra à Pékin du 4 au 6 septembre prochain, avec la participation de chefs d’État et de gouvernement africains, sous le thème : « S’unir pour promouvoir la modernisation et construire une communauté sino-africaine de haut niveau avec un avenir commun ».
Le chef du gouvernement a salué les relations distinguées entre les deux pays et l’élan qu’elles ont acquis à l’occasion de la visite d’État historique effectuée par le président de la République en Chine, rendant hommage aux relations diplomatiques entre les deux pays, qui remontent à l’année 1964. Il a souligné dans le même contexte le souci du pays de les développer davantage et de tirer parti des opportunités de coopération, notamment dans le domaine économique, au service des intérêts des deux pays et des peuples amis.
Coopération soutenue
Le président de la République avait effectué une visite d’État de cinq jours en Chine du 28 mai au 1er juin 2024, sur invitation du président chinois Xi Jinping. Cette visite, qui coïncidait avec le soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Tunisie et la Chine, a permis aux deux dirigeants de renforcer leur coopération bilatérale.
Lors de cette visite historique, les deux présidents ont supervisé la signature de plusieurs accords de coopération, notamment un accord de coopération économique et technique, un mémorandum d’entente sur la création d’un groupe de travail pour l’investissement, un mémorandum d’entente sur le renforcement de la coopération au développement et l’initiative de développement mondial, en plus d’un mémorandum d’entente dans le domaine du développement vert et à faible émission de carbone et d’accords de coopération dans les domaines des médias et des communications.
Des perspectives de collaboration prometteuses
Dans le même contexte, les perspectives de coopération bilatérale tuniso-chinoise dans le domaine économique ont été au cœur de la réunion qui a récemment réuni la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Mme Fatma Chiboub, avec une délégation de haut niveau du Fonds de développement sino-africain, dirigée par le directeur des investissements, « Yu Qing ».
Lors de la réunion, les indicateurs du secteur industriel ont été passés en revue dans le cadre de la mise en œuvre des grandes orientations de la stratégie nationale pour l’industrie et l’innovation.
La position distinguée de la Tunisie, proche des continents européen et africain, avec ses compétences et son expertise nationales, notamment dans les secteurs à haute teneur technologique, a été soulignée, en plus de la disponibilité d’opportunités d’investissement dans les secteurs sous tutelle. Les deux parties ont également discuté des perspectives de coopération conjointe, en particulier dans les secteurs de l’industrie et des mines.
Le Fonds de développement sino-africain est un fonds d’investissement en actions géré par la Banque de développement de Chine, qui a investi des milliards de dollars dans les pays africains. Ces investissements couvrent les infrastructures, l’agriculture, les moyens de subsistance des gens, la coopération en matière de capacités productives, les complexes industriels et d’autres domaines, ce qui a contribué à renforcer les économies locales, l’emploi et les recettes fiscales en Afrique.
Grâce à des investissements massifs et diversifiés, le Fonds joue un rôle important dans le renforcement de la construction conjointe de la Ceinture et de la Route entre la Chine et les pays africains. Le Fonds a été créé en 2007 pour soutenir les entreprises chinoises en Afrique, après le sommet de Pékin du Forum de coopération sino-africaine en 2006, avec un capital initial de 5 milliards de dollars.
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