Economie

La Tunisie enregistre une contre-performance record en connectivité des transports maritimes

La Tunisie enregistre une contre-performance record en connectivité des transports maritimes

L’Etude sur les transports maritimes 2022 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), parue fin novembre dernier prévient que le secteur maritime devra investir davantage dans les infrastructures et la durabilité pour surmonter les futures crises.

« Nous devons tirer les leçons de la crise actuelle des chaînes d’approvisionnement et mieux nous préparer aux défis et transitions à venir. Cela peut être fait grâce au renforcement des infrastructures intermodales, au renouvellement de la flotte de navires de commerce, à l’amélioration des performances portuaires et la facilitation des échanges commerciaux », a déclaré Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la CNUCED. « Et nous ne devons pas retarder la décarbonisation du transport maritime », a-t-elle ajouté.

Hausse des taux de fret à un pic historique

Une offre logistique réduite combinée à une poussée de la demande de biens de consommation et à l’expansion du commerce électronique ont propulsé les taux de fret au comptant des conteneurs à un niveau cinq fois plus élevé qu’avant la pandémie en 2021, enregistrant un pic historique au début de 2022 et avec un fort impact à la hausse des prix à la consommation, indique l’étude bien que les taux ont baissé depuis le milieu de l’année 2022, tout en restant élevés pour le fret pétrolier et le gaz naturel en raison de la crise énergétique actuelle.

La CNUCED appelle les pays à évaluer soigneusement les changements potentiels dans la demande de transport maritime, à développer et à améliorer les infrastructures portuaires et les connexions avec l’arrière-pays tout en impliquant le secteur privé. Ils devraient également permettre de renforcer la connectivité des ports, accroître l’espace et les capacités de stockage et d’entreposage, et réduire les pénuries de main-d’œuvre et d’équipement.

Pour 2022, l’organisation onusienne prévoit que la croissance du commerce maritime mondial restera modérée à 1,4%. Et pour la période 2023-2027, il devrait se développer à un taux annuel de de 2,1%, soit un rythme plus lent que la moyenne sur les trois décennies précédentes (3,3 %).

Les chiffres du transport maritime régional révèlent qu’en Afrique, le commerce maritime a augmenté de 5,6 % en 2021 par rapport à 2020. L’Asie est restée le premier centre mondial de traitement des cargaisons maritimes en 2021, représentant 42 % des exportations et 64 % des importations tandis que l’Amérique latine et les Caraïbes ont connu une augmentation de 3 % du commerce maritime en 2021.

Rades : Le port de la contre-performance

Cependant, selon les données statistiques de la CNUCED, l’indice de connectivité des transports maritimes réguliers de la Tunisie est en baisse continue durant les dernières années. Il est passé de 10,06 au troisième 2011 à 5,53 au troisième trimestre 2022.

Il est à noter que la deuxième édition de l’indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI) élaboré par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence et publié fin mai 2021, le port de Radès est classé aux dernières positions, à l’échelle internationale et ce, respectivement aux rangs 232e et 237e sur les 370 ports objet du recensement en se référant aux approches, administrative et statistique, adoptées. Les scores enregistrés, à ce titre, sont de -0.821 pour la première approche et -0.164 pour la démarche statistique.

Selon la Banque mondiale, le port de Radès qui concentre 80% du trafic de conteneurs du pays est le maillon majeur d’intégration de la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales or, les indicateurs de performance de ce complexe portuaire sont en régression sensible depuis 2011.

Le séjour des conteneurs au port de Radès est de 18 jours en moyenne en 2019, alors qu’il était de 10 jours il y a dix ans. Au Maroc, à titre comparatif, ce même séjour est de 6 à 7 jours. Cela signifie l’inefficacité des différents intervenants : Douane, contrôle technique, Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM), Compagnie tunisienne de navigation (COTUNAV)… une réduction de dix jours correspondrait à une économie de coûts annuelle de 500 millions de dollars (1,25% du PIB).

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