Economie

La Tunisie est-elle entrée en phase de désinvestissement ?

La Tunisie est-elle entrée en phase de désinvestissement ?

L’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) vient de publier les données mises à jour à fin août dernier, relatives aux investissements déclarés. Ceux-ci ont baissé, en nombre, de 21.6% par rapport à la même période de l’année précédente.

La chute a été observée dans tous les secteurs, au niveau du régime exportateur et surtout en ce qui concerne les investissements étrangers et ceux déclarés dans les zones dites de développement régional. Une situation qui ne surprend pas au vu des dégâts du coronavirus mais surtout en raison de l’instabilité et du chaos sciemment entretenus dans le pays par « les politiques ».

A cette baisse inédite de l’investissement, s’ajoute la régression des échanges extérieurs puisque d’après les indicateurs publiés récemment par l’Institut national de la statistique (INS), au cours du mois d’août 2020, aux prix constants, les exportations et les importations ont enregistré des baisses respectives de 10.1 et de 7.5% comparés au même mois l’année 2019.

Les prix des produits échangés ont connu un repli de 1.5% au niveau des exportions et de 6.1% au niveau des importations.

Plusieurs parties professionnelles et des think tanks n’ont cessé de réagir à la situation désastreuse de l’investissement et en particulier au niveau des secteurs industriel et agricole en Tunisie. Le Conseil d’analyses économiques (CAE), a, à ce titre, mis en garde contre le rôle nocif que jouent les monétaristes et les lobbys d’importateurs fort représentés au palais du Bardo et dans l’administration.

Le CAE cite trois indices pour justifier le déclin de l’investissement créateur de valeur économique, depuis les événements du 14 janvier 2011 : baisse continue de l’investissement avec la perte de 400 entreprises et de 40000 emplois dans la seule filière du textile/habillement, cuir et chaussure, l’ouverture non maîtrisée des importations anarchiques dopant l’économie parallèle et la suppression des incitations aux secteurs productifs.

Selon le Conseil, le danger est réel : une politique économique « business as usual » ouvrirait la voie au scénario de récession endémique, au désinvestissement et à la sortie de la Tunisie du monde de la création de valeur.

Face à un défi majeur à relever, le CAE a pris l’initiative d’élaborer un pacte pour la compétitivité économique et l’équité sociale, centré sur le secteur industriel. Il est adossé à vingt pactes sectoriels de compétitivité, tous fruits d’analyses approfondies et de concertations multiples.

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