Economie

La Tunisie face aux défis du remboursement de milliards de dinars de dettes avant la fin de l’année

La Tunisie face aux défis du remboursement de milliards de dinars de dettes avant la fin de l’année

Au cours des prochains mois, la Tunisie prévoit de rembourser des dettes dépassant les 3 milliards de dinars. En juin, une partie de ces dettes correspond à la dette publique intérieure, tandis qu’une autre partie est destinée à honorer une échéance envers le Fonds monétaire international prévue pour novembre.

De plus, des montants considérables devront être payés entre juin et décembre. Ceci suscite des inquiétudes quant à l’épuisement des réserves en devises fortes de la Tunisie, ainsi qu’à la possibilité d’une dépréciation du dinar par rapport à l’euro et au dollar. Ces inquiétudes sont liées aux indicateurs persistants du déficit commercial et à l’incertitude entourant les sources de financement, notamment après l’absence récente de la Tunisie à la dernière réunion du Fonds monétaire international.

Lourd service de dette

On estime que la Tunisie doit payer près de 3 milliards de dinars en juin, 1 milliard de dinars en juillet et 3 milliards de dinars en octobre. De plus, des paiements de 1,6 milliard de dinars sont prévus en novembre et 1,5 milliard de dinars en décembre.

Les réserves en devises ainsi que les revenus anticipés provenant des exportations, du tourisme et des transferts des Tunisiens résidant à l’étranger pourraient permettre à la Tunisie de rembourser ses dettes cette année. Cependant, la situation financière est complexe en raison des obligations de l’État en matière de recouvrement des recettes, du paiement du service de la dette et du règlement de nombreuses autres dépenses.

Le dinar en face à plusieurs défis

La Banque centrale de Tunisie a déclaré que les banques tunisiennes ont bénéficié d’un financement externe élevé soutenu par les dépôts des entreprises étrangères et des expatriés, et l’utilisation de lignes de financement multilatérales, mais malgré cela, les banques tunisiennes sont toujours confrontées à de fortes pressions macroéconomiques. Ces problèmes, ainsi que la pandémie de COVID-19, ont affecté l’activité économique, entraînant une croissance économique attendue de 1,3 % en 2023, selon les projections du FMI.

Une rentrée difficile ?

Depuis plusieurs années, la Tunisie a compté sur le soutien des institutions financières internationales, en particulier le Fonds monétaire international (FMI), avec lequel elle négocie un prêt de 1,9 milliard de dollars depuis octobre 2022. Ce prêt est conditionné à la mise en œuvre de réformes structurelles, y compris des mesures d’austérité visant à réduire le déficit budgétaire.

Toutefois, il y a une résistance claire de la part du président de la République à la demande du FMI de supprimer les subventions sur les produits de base et l’énergie. Certains experts défendent la nécessité de conclure un accord avec le FMI afin de faciliter l’accès de la Tunisie aux financements étrangers bilatéraux et multilatéraux, ce qui est essentiel pour soutenir le développement du pays et mettre en œuvre des réformes économiques structurelles.

On estime, entre autres, que les véritables préoccupations émergeront début octobre prochain, lorsque la Tunisie sera tenue de rembourser environ 500 millions d’euros de dette publique intérieure et environ 412 millions de dollars en novembre au FMI. Ces paiements sont des indicateurs qui pourraient entraîner une nouvelle érosion de la valeur de la monnaie nationale en l’absence d’un programme de financement efficace qui générerait de nouvelles ressources financières pour la Tunisie.

 

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