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La Tunisie mérite la confiance!

La Tunisie mérite la confiance!

La Tunisie est sur le point d’entamer un revirement stratégique. Le pays, est sur le point d’entériner le fameux accord avec le Fonds Monétaire International (FMI). Il se doit de s’y préparer. La « casse sociale » ; dans toutes les têtes et sur toutes les bouches ; aura lieu. Mais, pas avec l’ampleur catastrophique qu’on lui prédit. Elle aura lieu, car un changement de cette force se doit d’être préparé. Et le diable est dans les détails.

Un constat s’impose : l’accord avec le FMI est inéluctable. Ça sera bouclé vers la mi-mars et donc avant la fin du 3ème mois de cette année 2023 on ne peut plus charnière.

Les experts, les techniciens proches du dossier, mais surtout le FMI ; d’habitude discret ; ne cessent de multiplier les signes positifs. Des appels du pieds que la population tunisienne a du mal à croire, tant le FMI a répété les faux bonds et les maladresses quant au dossier tunisien.

La Tunisie mérite mieux ! Beaucoup mieux.

La Tunisie mérite un traitement à la hauteur des attentes du pays, des efforts déployés par les autorités, des sacrifies consenties ou à venir par la population. Surtout, elle ne mérite pas d’être aussi cahotée. À vivre avec le sentiment d’être entre le marteau et l’enclume alors que le souvenir de ce drame social que fut le sinistre « PAS » (Plan d’Ajustement Structurel) est encore vivace.

La Tunisie mérite plus ! Beaucoup plus.

Le retrait de l’étude du dossier tunisien de l’ordre du jour de la réunion du Conseil d’Administration du FMI, initialement prévue pour le 19 décembre 2022, a été vécu comme un affront. La pilule ne passe toujours pas !

Le tunisien, ce méditerranéen résilient et fier, ne supporte pas l’humiliation. Surtout quand elle est gratuite.

Inscrire le dossier tunisien puis le retirer et continuer à miroiter un espoir est une arme à double tranchant. Le FMI se tire une balle dans le pied car l’hostilité qu’il crée par ses actes engendrera une animosité quant aux réformes à venir. Certes nécessaires, voire même vitales pour le pays, mais elles requièrent consensus, acceptation et adoption. Le FMI a manqué de pédagogie, de communication, voire d’intelligence.

La Tunisie ne mérite pas le flou ! C’en est trop !

La confiance ne se décrète pas. Elle se créée. Se consolide. Se préserve. Dans l’économie en général et l’investissement en particulier, elle est vitale. Donner de la visibilité à un investisseur est synonyme de création de richesse.

La Covid l’a bien montré. La post Covid et le conflit russo-ukrainien l’a exposé aux yeux de tous. La Tunisie est une destination de choix. Reste à terraformer l’essai. Comprendre à développer les services, à dépoussiérer la législation. A diminuer, sinon supprimer, la bureaucratie. Surtout à libérez les énergies … et les initiatives !

Les jeunes croulent sous les contraintes des lois qui ne sont plus d’actualité.

Les entreprises ne savent plus où se donner de la tête ;

Les banques ne peuvent plus continuer à financer le Gouvernement. Ce dernier siphonne les capacités de financement de l’économie pour gérer les affaires quotidiennes, notamment, payer les salaires de la fonction publique.

L’administration continue à entretenir les entraves car synonymes de rentes pour certaines d’entre-elles.

C’en est trop de ce « business as usual » où l’innovation, la créativité et le sens disruptif manquent crucialement.

Or, les solutions existent.

Mais tant le dénouement de ce programme avec le FMI n’est pas clair, l’administration ne va pas se décarcasser.

Un ministre de l’ère de Ben Ali sortait à chaque fois la fameuse anecdote des projets qu’il faisait passer au forcing et ce, en les plaçant sous le partenariat avec la Banque Mondiale. D’une part, disait-il, il y’avait la garantie d’une bonne gestion, d’autre part ni la famille ni l’administration ne leur mettait les bâtons dans les roues.

On ne va pas réinventer la roue. Mais les temps ont changé.

Les vents contraires se multiplient. La Tunisie n’a plus les mêmes cartes pour négocier. Mais, elle continuera à œuvrer pour atteindre l’objectif. 

Un programme avec le FMI sera bouclé avant la fin de mars 2023. Ce ne sont point de suppositions. Mais, des informations. Certes des fuites, mais recoupées et vérifiées.

Les Centrales syndicales et patronales continueront à jouer leur rôle de contre-poids. Tant mieux ! 

Les autorités s’aguerrissent avec cette expérience, certes douloureuse mais ô combien pleines d’enseignements. 

Les autorités apprennent sur le tas. Avec la peine des néophytes. Ça leur servira. Car, cette expérience servira de leçon respectivement à la Tunisie mais aussi au FMI. Pour ce dernier, ses agissements ; mais aussi ses manigances ; reflètent une méconnaissance des équilibres du pays. Surtout, une approche théorique d’un problème aussi complexe. 

Le FMI gagne à se réinventer. Car, il faut savoir tirer les (bonnes) leçons de l’histoire : La Tunisie mérite la confiance ! Ce n’est jamais de trop !

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