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La Tunisie ratifie une convention stratégique sur les eaux souterraines avec l’Algérie et la Libye

La Tunisie ratifie une convention stratégique sur les eaux souterraines avec l’Algérie et la Libye

La Tunisie a officialisé la ratification d’une convention clé pour la gestion des eaux partagées du Sahara septentrional avec l’Algérie et la Libye. Cette démarche, formalisée par le décret n°23 de l’année 2025, marque une avancée cruciale dans la coopération régionale en matière de ressources hydriques.

Un mécanisme de concertation entre trois pays

Publiée dans le 4ᵉ numéro du Journal officiel de la République tunisienne (JORT) le vendredi 11 janvier, cette ratification vise à établir un mécanisme de concertation entre les trois pays pour l’exploitation des eaux souterraines. Le décret comprend deux articles principaux :

  1. Ratification de l’accord, signé le 24 avril 2024 en Algérie.
  2. Publication de cet accord au JORT, officialisant son entrée en vigueur.

Cet accord a été discuté lors d’une réunion tripartite tenue à Alger en avril 2024, regroupant les ministres de l’Agriculture des trois pays. La gestion commune du Système Aquifère du Sahara Septentrional (SASS) était au centre des préoccupations.

Le Système Aquifère du Sahara Septentrional : une richesse fragile

Le SASS, un aquifère partagé par la Tunisie, l’Algérie et la Libye, couvre un million de kilomètres carrés. Il abrite deux couches aquifères principales :

  • Le Continental Intercalaire (CI ou Albien).
  • Le Complexe Terminal (CT).

Ces nappes, exploitées depuis des siècles, fournissent de précieuses ressources en eau via des forages atteignant parfois des profondeurs de plus de 1 000 mètres. Cependant, leur renouvellement est extrêmement limité, ce qui nécessite une gestion rigoureuse pour éviter leur épuisement.

Une collaboration politique renforcée

Le sommet consultatif tripartite tenu le 22 avril 2024 à Tunis, en présence du président tunisien Kais Saïed, du président algérien Abdelmadjid Tebboune, et du président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younes Al-Manfi, a posé les bases de cette collaboration. Les dirigeants ont décidé :

  • La création d’un groupe de travail mixte pour définir les mécanismes de mise en œuvre de projets conjoints.
  • L’accélération de l’activation du mécanisme commun pour gérer les ressources partagées du SASS.

Une gestion commune pour des défis partagés

Le SASS représente un potentiel stratégique pour les trois pays, mais son exploitation exige une coordination régionale. L’Observatoire du Sahel et du Sahara (OSS) rappelle que ces réserves, bien que vastes, ne sont pas totalement exploitables et nécessitent une exploitation durable.

Ce nouvel accord marque une étape décisive vers une coopération plus approfondie entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye, tout en soulignant l’importance de protéger cette ressource vitale pour les générations futures.

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