Politique

La Tunisie relance les projets ferroviaires bloqués pour dynamiser le secteur du transport

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Tunis – 2 mai 2025 – Dans une tentative d’accélération des chantiers d’infrastructure stratégique, la cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzri a présidé ce vendredi un nouveau round de travail de la commission supérieure de pilotage des projets publics, dédié aux retards persistants dans le secteur du transport.

Trois grands dossiers ont été au cœur des discussions, illustrant à la fois l’enjeu logistique national et les lenteurs bureaucratiques freinant leur avancement.

Trois projets ferroviaires sous haute surveillance

Le premier concerne la réhabilitation complète de la ligne ferroviaire n°6 reliant Tunis à Kasserine, l’un des tronçons les plus importants pour désenclaver l’ouest du pays. Le projet, en attente de concrétisation depuis plusieurs années, a fait l’objet d’un ordre ferme de lancer immédiatement tous ses composants.

Deuxième dossier urgent : le doublement de la ligne ferroviaire n°22, dans sa section reliant Moknine à la station de Sidi Massoud, soit un tronçon de 22 kilomètres. Un démarrage rapide du premier lot de travaux a été exigé.

Troisièmement, le gouvernement veut moderniser les lignes de transport de phosphates, ressource stratégique dont le potentiel est entravé par un réseau vétuste. Une nouvelle dynamique est appelée à travers des travaux de rénovation des rails spécialisés dans l’acheminement de cette matière première vitale pour les exportations.

Le plan comprend également l’acquisition de 18 nouvelles rames pour renforcer le trafic du TGM (Tunis – La Goulette – La Marsa), une ligne historique du Grand Tunis, de plus en plus sollicitée mais confrontée à une dégradation marquée du matériel roulant.

Lutte contre les entraves juridiques et foncières

L’un des principaux obstacles identifiés concerne les atteintes au domaine ferroviaire, notamment des empiétements illégaux sur les tracés, qui ralentissent voire bloquent les chantiers.

La présidence du gouvernement a ordonné la prise de mesures juridiques rapides pour libérer le foncier et permettre la poursuite des travaux, en coordination avec les ministères concernés et les autorités locales.

Un message clair sur les responsabilités

Fidèle aux orientations du président de la République Kaïs Saïed, qui insiste sur le rôle moteur des projets publics pour la relance économique et l’amélioration des conditions de vie, la cheffe du gouvernement a tenu un discours sans ambiguïté :

« Toute entrave à l’avancement des projets sera considérée comme un acte de préjudice direct aux droits des citoyens. »

Elle a ainsi appelé à un suivi quotidien sur le terrain, à une meilleure coordination interinstitutionnelle, et à la responsabilisation des intervenants, insistant sur la nécessité de respecter les délais contractuels.

Ainsi, en remettant ces projets ferroviaires sur les rails, le gouvernement entend démontrer sa volonté de rompre avec les lenteurs structurelles qui ont trop longtemps plombé le secteur du transport en Tunisie.

Mais au-delà des annonces, c’est la capacité à traduire ces décisions en actes rapides et concrets qui déterminera le véritable tournant. Car c’est bien la régularité, la fiabilité et l’accessibilité du transport qui conditionneront à terme la mobilité des citoyens, la compétitivité des entreprises et la cohésion des territoires.

 

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