Le président turc Recep Tayyip Erdoğan et son homologue syrien Ahmed Al-Charaa ont tenu, ce mardi, une réunion à huis clos à Ankara, marquant un tournant potentiel dans les relations entre les deux pays.
Au cœur des discussions : un accord de défense mutuelle incluant la création de bases militaires turques en Syrie et la formation d’une nouvelle armée syrienne.
Un accord militaire en cours de négociation
Selon Al Jazeera, les discussions entre Ankara et Damas porteraient sur un projet d’accord permettant à la Turquie d’établir des bases militaires au centre de la Syrie. Cette présence turque aurait pour objectif de sécuriser la région et de soutenir une nouvelle armée syrienne en pleine restructuration.
De son côté, Reuters rapporte que ces bases militaires permettraient à la Turquie de protéger l’espace aérien syrien en cas d’attaques. Ankara cherche également à envoyer un message fort aux combattants kurdes du nord-est du pays, notamment aux Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis mais considérées comme une menace par la Turquie.
Un enjeu stratégique face aux forces kurdes
La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), qui constituent la principale force des FDS, d’être une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par Ankara. Depuis des décennies, la Turquie mène une guerre contre le PKK, et la question kurde est au centre des tensions régionales.
Ankara espère obtenir le soutien de Damas pour lutter contre les forces kurdes du nord-est syrien. En contrepartie, la Turquie propose son aide pour la reconstruction de la Syrie, ravagée par plus de treize ans de guerre.
Une coopération opportuniste entre la Turquie et la Syrie ?
La rencontre entre Erdoğan et Al-Charaa pourrait marquer un rapprochement stratégique entre les deux pays, après des années d’hostilité. Si un accord est trouvé, cela représenterait une évolution majeure dans le dossier syrien, avec une influence turque accrue et une possible reconfiguration des alliances dans la région.
L’enjeu reste de taille : la Turquie cherche à sécuriser ses frontières et à affaiblir les combattants kurdes, tandis que la Syrie espère reconstruire son pays avec l’aide d’Ankara. Mais cette coopération pourrait aussi déclencher de nouvelles tensions avec les États-Unis et d’autres acteurs internationaux impliqués dans le conflit syrien.
Reste à voir si ces négociations aboutiront à un accord concret ou si elles ne seront qu’un épisode de plus dans le long feuilleton des alliances mouvantes du Moyen-Orient.
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