Economie

La ZLECAf : Une promesse de libre-échange en attente d’action

La ZLECAf : Une promesse de libre-échange en attente d’action

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), lancée en 2019, représente une avancée significative pour l’intégration économique du continent. 

Cependant, sa mise en œuvre se heurte à des obstacles qui ralentissent son déploiement effectif. Alors que l’accord vise à tripler le commerce intra-africain d’ici 2030, les résultats tangibles se font encore attendre, laissant planer des interrogations sur l’avenir de cette initiative.

Un lancement prometteur mais retardé

L’accord de la ZLECAf a été signé par 44 pays lors d’un sommet à Kigali, et son entrée en vigueur a été officialisée en mai 2019. La phase opérationnelle devait débuter le 1er janvier 2021, mais des retards ont été constatés dans la mise en œuvre des règles d’origine et des négociations nécessaires. 

Selon un rapport de l’Union africaine, bien que la ZLECAf puisse augmenter le commerce intra-africain de 53 % d’ici 2030, les réalités économiques et politiques des États membres compliquent cette vision optimiste. Seules quelques nations ont commencé à échanger sous le régime préférentiel mis en place par l’Initiative de commerce guidé lancée en octobre 2022, soulignant ainsi la lenteur du processus.

Des obstacles institutionnels et économiques

Les disparités économiques entre les pays signataires constituent un frein majeur à l’harmonisation des politiques commerciales. Les nations africaines présentent un éventail de niveaux de développement, rendant difficile l’application uniforme des réglementations nécessaires à la mise en œuvre de la ZLECAf. 

Wamkele Mene, président du Comité de coordination de la ZLECAf, a noté que la coordination entre les pays nécessite des efforts considérables pour éviter des incohérences qui pourraient engendrer des coûts supplémentaires. En outre, les infrastructures insuffisantes et les conflits persistants dans certaines régions compliquent encore davantage cette intégration économique.

L’engagement du secteur privé ?

Pour que la ZLECAf atteigne ses objectifs ambitieux, l’engagement du secteur privé est essentiel. Actuellement, celui-ci n’est pas suffisamment impliqué dans le processus de mise en œuvre. 

Les gouvernements africains, en collaboration avec l’Union africaine et d’autres partenaires au développement, doivent encourager une participation active du secteur privé pour garantir que les bénéfices de la ZLECAf soient partagés équitablement entre tous les États membres. L’absence d’une telle mobilisation pourrait compromettre non seulement le succès de l’accord mais également les espoirs d’une véritable intégration économique sur le continent.

Les promesses de la ZLECAf sont indéniables, mais leur réalisation dépendra d’une action concertée pour surmonter les obstacles institutionnels et économiques. 

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