Economie

L’Afrique affine sa riposte contre le commerce illicite

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Face à la montée du commerce illicite, plusieurs États africains intensifient leurs efforts pour renforcer la transparence et la sécurité économique.

Le classement 2025 publié par TRACIT met en lumière les pays du continent qui se distinguent par leurs avancées dans la lutte contre ce fléau, révélant des stratégies nationales de plus en plus structurées et une coopération internationale accrue.

Renforcement des cadres juridiques

La dynamique observée en 2025 s’appuie sur des réformes profondes dans les secteurs financiers et non financiers.

Le Kenya, par exemple, a adapté sa législation pour se conformer aux recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), tandis que le Burkina Faso a instauré un système de gestion des demandes d’entraide judiciaire et des procédures pour la déclaration transfrontalière d’espèces.

Ces initiatives traduisent une volonté de mieux contrôler les flux financiers et de prévenir le blanchiment de capitaux ainsi que le financement du terrorisme.

Stratégies alignées sur les risques

L’efficacité de la lutte repose également sur l’adaptation des politiques nationales aux réalités locales. Le Cameroun a ainsi aligné ses stratégies sur les résultats de son évaluation nationale des risques, alors que la République démocratique du Congo a diffusé les conclusions de ses propres analyses et alloué davantage de ressources à la supervision.

En Afrique du Sud, la mise à jour des outils d’évaluation pour les entreprises et professions non financières désignées s’accompagne d’une hausse notable des demandes d’entraide judiciaire, facilitant les enquêtes et la confiscation d’avoirs.

Progression dans la traçabilité

La Tanzanie illustre les progrès réalisés en matière de traçabilité des flux illicites. Le pays a finalisé des manuels de supervision pour les secteurs immobiliers et des métaux précieux, renforçant la capacité des autorités à identifier, saisir et confisquer les produits du crime. Cette évolution témoigne d’une professionnalisation accrue des dispositifs de contrôle sur le continent, soutenue par des ressources humaines et techniques mieux formées.

L’année 2025 marque ainsi une étape de consolidation pour les États africains les plus performants dans la lutte contre le commerce illicite. Si la route reste longue, la multiplication des initiatives nationales et la coopération régionale laissent entrevoir une Afrique plus résiliente face à l’économie souterraine.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek