Pour la première fois des pays africains ont demandé au Québec de cesser d’embaucher leurs infirmières. Les pays demandeurs ont interpellé la province francophone du Canada en arguant «leurs besoins nationaux» et le «coût élevé des formations», lequel est à leur charge alors qu’in fine c’est l’Amérique du Nord qui en récolte les fruits. Le Québec a accepté de fermer le robinet. Cela fera beaucoup de mécontents sur le continent africain, je parle des candidates au départ…
Depuis 2022, date à laquelle un plan a été élaboré pour boucher les trous dans les personnels de santé, le Québec a aspiré plus de 1000 infirmières africaines. Les pays concernés protestent et ont décidé de sévir pour stopper l’hémorragie. «Dans une démarche de recrutement éthique et de respect des populations locales», le Québec a annoncé qu’elle arrête de piocher en Afrique. Cette mesure est valable pour tous les pays du continent, «sauf la Tunisie», rapporte Radio Canada.
A noter que ce dispositif cible principalement le Cameroun, le Maroc et la Côte d’Ivoire pour alimenter les hôpitaux canadiens. D’après la radio canadienne des pays malmenés comme le Maroc ont demandé à la province francophone de tout stopper ou de limiter au maximum les recrutements dès cette année.
Selon une porte-parole du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), citée par le journal québécois, les plaignants ont mis sur la table le coût élevé de la formation mais aussi les risques de pénurie de main d’oeuvre si le flux n’est pas tari. Mais il est arrivé que ce programme soit enterré par le Québec pour éviter aux Canadiens des risques sanitaires. Comprenez par là que certaines infirmières africaines ont des lacunes dans leur formation.
Toujours est-il que d’après Radio Canada, lors du congrès international des infirmières à Montréal, en juillet 2023, certains participants avaient condamné les méthodes de recrutement des pays riches tels que le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. La même année l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait également souligné la responsabilité de ces nations occidentales dans la sauvegarde des systèmes de santé fragiles…
Une liste de 55 pays qui ont «les problèmes les plus graves en matière de personnel de santé» avait été dressée. Il faut savoir par exemple que quand le Québec affiche une centaine d’infirmières pour 10 000 habitants, le Cameroun en compte moins de deux. Pourtant malgré le succès du programme il manque encore au moins 235 infirmières étrangères à la deuxième province la plus peuplée du Canada.
La porte-parole du MIFI ne cache pas que le Québec lorgne la Tunisie, le Liban et d’autres pays du Golfe (pour ceux-là il sera beaucoup plus difficile de les attirer) tels que l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis ou le Qatar pour embaucher du personnel. Des démarches «dans le respect des normes établies, notamment par l’Organisation internationale du travail, ainsi que dans un esprit de partage et de collaboration», assure le cabinet du ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge…, mais on n’est pas obligé de le croire.
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