Economie

L’Afrique, leader mondial de la croissance de l’agriculture biologique

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L’Afrique est désormais la région du monde où les surfaces consacrées à l’agriculture biologique connaissent la plus forte croissance.

Selon le dernier rapport de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL), publié en février dernier, le continent a enregistré une augmentation de 24,4% en 2023, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 2,6%. Cette tendance s’inscrit dans un contexte global de changement des habitudes de consommation vers des régimes alimentaires plus sains, stimulant ainsi les investissements dans l’agriculture biologique.

Une décennie de progression remarquable

La surface consacrée à l’agriculture biologique en Afrique a plus que doublé depuis 2013, passant de 1,2 million à 3,4 millions d’hectares.

Cette progression est le résultat d’une décennie de développement soutenu, qui a permis à l’Afrique de dépasser l’Amérique du Nord pour devenir la cinquième région la plus importante pour ce type d’agriculture, derrière l’Océanie, l’Europe, l’Amérique latine et l’Asie. Les pays comme la Tunisie, avec ses 227 582 hectares dédiés à l’agriculture biologique, jouent un rôle majeur dans cette croissance.

Les facteurs clés de cette expansion

La croissance de l’agriculture biologique en Afrique est soutenue par des initiatives gouvernementales et des politiques publiques favorables. En Tunisie, par exemple, les initiatives gouvernementales ont contribué à une augmentation significative du nombre de producteurs biologiques, atteignant 9 249 en 2022.

L’oléiculture biologique est particulièrement bien développée, avec 180 199 hectares consacrés à la production d’olives biologiques, permettant au pays d’exporter vers l’Union européenne et les États-Unis.

Impact sur le développement durable

L’agriculture biologique a le potentiel d’améliorer les rendements et les revenus des petites exploitations agricoles en Afrique, tout en contribuant au développement durable. Elle favorise des pratiques agroécologiques qui protègent les sols et améliorent la sécurité alimentaire.

Cependant, pour que cette tendance se maintienne, il est essentiel de renforcer les capacités locales en matière de formation technique et d’accès à des financements, afin de permettre aux petites exploitations de s’intégrer efficacement dans les réseaux mondiaux.

La poursuite de cette croissance dépendra de la capacité des pays africains à adapter leurs politiques et soutiens pour répondre aux besoins des agriculteurs biologiques, tout en renforçant leur présence sur le marché mondial.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek